Jennifer Ryan témoigne que prise dans un parcours de procréation médicalement assistée, elle ne s’est pas autorisée à réfléchir à l’après. Ayant toujours voulu allaiter ses enfants, elle découvre cependant seulement 5 mois après la naissance de son bébé l’existence d’études montrant un lien entre procréation médicalement assistée et difficultés à allaiter.
D’après l’association australienne pour l’allaitement, les difficultés à allaiter pourraient avoir la même origine que celles à tomber enceinte (comme le syndrome des ovaires polykystiques). La procréation médicalement assistée est également associée à « un risque accru de césariennes, de naissance prématurée, de naissances multiples et une moindre confiance à prodiguer les soins maternels. Autant de situations qui peuvent constituer des défis à l’allaitement, même si elles ne l’excluent pas ». Une étude de 2013, co-signée par le Pr Jane Fisher et le Pr Jean Hailes de la Monash University en Australie, met en avant cette complexité. John McBain, spécialiste de la fertilité à Melbourne IVF et également co-auteur de la publication, insiste : « Ce sont des résultats importants qui montrent que les femmes ayant recours à la procréation médicalement assistée pour devenir enceintes doivent être conscientes des difficultés qu’elles pourront rencontrer pour allaiter ».
Jennifer Ryan regrette qu’on ne l’ait pas alertée afin qu’elle puisse s’y préparer. Elle affirme aujourd’hui que son « échec à allaiter a eu un impact majeur sur sa santé mentale ».
The Irish Times, Jennifer Ryan (09/01/2020)