Plan France génomique : création d’un premier centre de séquençage et inquiétudes éthiques

Publié le 29 Juin, 2016

Le 22 juin, le Premier ministre Manuel Valls annonçait le lancement du « plan France génomique 2025 à 670 millions d’euros » (cf. Marisol Touraine : « Nous avons besoin de connaitre le génome de chaque individu » ). L’Académie nationale de médecine et l’Académie des technologies se sont félicitées cette semaine de « cette prise de décision gouvernementale capitale pour l’avenir de la médecine ». Les deux Académies assurent que le développement du séquençage des génomes « aura des conséquences importantes pour le diagnostic des maladies rares devenu plus fiable et applicable à un plus grand nombre d’entre elles ».

 

Le plan France génomique comprend la mise en place d’un réseau de 12 plateformes de séquençage. Dans cet objectif, l’AP-HP[1] « vient de sceller un partenariat de recherche avec IntegraGen », une société basée au Genopole d’Evry et « spécialisée dans le décryptage du génome humain ». Il s’agit d’un accord triennal, qui vise à « développer des solutions de séquençage à très haut débit pour les projets de recherche ». Les données issues des échantillons biologiques prélevés « seront transformées en information génomique et en outils de diagnostic » sur le sol français, alors qu’aujourd’hui certains médecins « sont obligés d’envoyer les ADN à séquencer en Chine ». L’AP-HP et Integragen ont également annoncé le développement de « projets de recherche et de collaboration ‘ambitieux’ » en lien avec d’autres partenaires comme l’Inserm.

 

L’Union Française pour une Médecine Libre, une association de médecins, a pour sa part demandé « un débat national » à ce sujet. « Créer des centres de séquençage est une avancée », approuve-t-elle, mais elle s’étonne « de l’absence de toutes références aux multiples problèmes éthiques posés par son utilisation ». Elle demande que soit « publié par le ministère de la santé les travaux qui ont du avoir lieu sur cette problématique et la liste des personnalités consultées ». Sans sous-estimer l’intérêt médical de cette nouvelle technique, l’UFML interroge : Qui en bénéficiera, pour quelle utilisation ? « Quelle gestion des résultats ? Que fait-on des données ? (…) Quelle protection des données par rapport à une pression assurantielle ou financière qui se fera plus grande dès l’instant où la source de renseignements existera ? »

Hospimedia, Pia Hemery 29/06/2016); Académie de médecine (28/06/2016); UFML (22/06/2016)

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