Les évêques catholiques des Philippines ont réaffirmé que leur opposition au projet de loi de "santé reproductive" (RH Bill) que le gouvernement Aquino tente de faire passer en force au Parlement ce mois-ci était "non négociable" (Cf. Synthèse de presse du 26/05/11). Ce nouvel appel à la mobilisation des catholiques est intervenu après le démenti d’une information selon laquelle les Nations Unies devaient interrompre leur soutien financier aux programmes de contrôle des naissances dans le pays. C’est la vice-présidente du Comité sur la santé au Parlement, Janette Garin, l’un des défenseurs de la RH Bill, qui avait annoncé que l’UNFPA (agence onusienne) renonçait au versement du million de dollars prévu pour 2012 pour la "santé reproductive" aux Philippines.
Si certains évêques s’étaient alors réjouis publiquement de la nouvelle, d’autres s’étaient montrés plus méfiants. Le Cardinal Ricardo Vidal avait déclaré que l’information "pouvait n’être seulement que de la propagande afin de forcer le passage de la RH Bill au Congrès." Il avait eu par des parlementaires la confirmation "que le versement des fonds de l’ONU était considéré comme acquis par les députés". "Nous devons être prudents et continuer notre combat jusqu’à ce que [la loi] soit abandonnée, et pas seulement pour une raison de manque de fonds", avait-il déclaré sur les ondes de Radio Veritas le 2 septembre 2011.
Le jour même, l’UNFPA démentait l’annonce de la parlementaire. Janette Garin, de son côté, précisait que les subventions destinées au Planning familial et à la santé reproductive avait pour but de réduire la mortalité maternelle. Pour la conférence des évêques catholiques des Philippines, cette raison – avancée comme la raison principale pour le vote de la loi par le gouvernement – n’a plus de raison d’être : une récente étude publiée aux Etats-Unis (OMS, rapport 2010) et portant sur 181 pays, montre que le taux de mortalité maternelle a chuté de 81% aux Philippines entre 1980 et 2008.
Eglises d’Asie 07/09/11