Plus d’un million de personnes ont signé un appel invitant la Commission européenne à décider d’un moratoire sur l’introduction des OGM en Europe. Cette pétition a été lancée par Greenpeace et le mouvement militant Avaaz qui souhaitent bénéficier d’une des innovations du traité de Lisbonne, “l’initiative citoyenne“, qui prévoit qu’au moins un million d’Européens, “résidant dans un nombre significatif d’Etats membres, peut, par voie de pétition, inviter la Commission à faire une proposition législative dans un de ses domaines de compétence“.
Cette pétition appelle le président de la Commission, José Manuel Barroso, à “décréter un moratoire sur l’introduction des plantes génétiquement modifiées en Europe“. Elle demande aussi la mise en place d’un “organisme éthique et scientifique indépendant chargé de mener à bien la recherche sur l’impact des OGM et déterminer leur régulation“. La pétition a une valeur consultative et ne peut aboutir à un référendum contraignant car le règlement encadrant l’initiative citoyenne est encore en négociation entre le Parlement européen et les Etats.
Pour le moment, la Commission ne souhaite pas modifier sa stratégie. “Les procédures ne changent pas” a affirmé Frédéric Vincent, porte-parole de John Dalli, commissaire chargé des OGM.
La polémique risque de prendre une allure politique importante après la révélation de l’implication passée de Diána Bánáti, la présidente du conseil d’administration de l’EFSA, l’autorité européenne de la sécurité alimentaire, avec l’International Life Science Institute (ILSI Europe, qui rassemble les groupes agrochimiques actifs dans le domaine des OGM, dont Monsanto et Syngenta. Chargée de délivrer les autorisations d’importation, Diána Bánáti a dissimulé qu’elle avait été membre du comité directeur de l’ILSI Europe.
Il est urgent qu’enfin, un débat clair et dépassionné ait lieu autour des OGM.
Le Monde (Philippe Ricard) 09/10/10 – Liberté Politique.com 08/10/10 – Libération (Julie Majerczak, Jean Quatremer) 29/09/10 – Gènéthique