La Cour suprême des Pays-Bas a considéré la semaine dernière que « la fatigue de vivre » ne pouvait être reconnue comme un motif valable d’euthanasie. Il s’agissait de statuer sur le cas du Dr Philip Sutorius qui avait aidé à mourir un de ses patients de 86 ans, le sénateur Edward Brongersma (cf. revues de presse des 09/05/01 et 24/12/02).
Les Pays-Bas ont légalisé l’euthanasie le 1er avril 2002 mais pour qu’elle soit appliquée il faut notamment que le patient en fasse la demande et qu’il soit atteint de « souffrances insupportables » et « sans perspectives d’amélioration ». Le sénateur Brongserma avait simplement indiqué qu’il n’avait « personne avec qui partager le vide : tous mes parents, mes amis proches et mes connaissances sont morts ». Le Dr Sutorius lui avait alors donné un cocktail létal qu’il s’était lui-même administré.
Les magistrats de la Cour suprême ont établi que seuls les maux psychiques ou physiques médicalement diagnostiqués pouvaient constituer des souffrances insupportables.
Le Quotidien du médecin 07/01/03