Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, le nombre d’avortements aux Pays-Bas a encore augmenté, pour la deuxième année consécutive. Ainsi, « environ 39 332 » grossesses ont été interrompues dans les hôpitaux et les cliniques en 2023, représentant une augmentation d’environ 10% par rapport à l’année précédente [1]. En 2022, c’est une hausse de 15% qui avait été observée (cf. Pays-Bas : le nombre d’avortements augmente de 15% en 2022).
La plupart de ces avortements ont été pratiqués au cours des 8 premières semaines de grossesse chez des femmes majoritairement âgées de 25 à 34 ans.
Une augmentation liée aux difficultés financières des femmes ?
Selon Ellen Giepmans, directrice du centre Fiom qui « offre une aide pour faire face aux grossesses non désirées », il est compliqué d’identifier une cause à cette augmentation. En effet, les femmes ne sont pas interrogées sur les raisons pour lesquelles elles souhaitent mettre fin à leur grossesse. Ellen Gipemans évoque toutefois les logements précaires, les difficultés financières et l’avenir incertain comme de possibles motivations (cf. Précarité, situation familiale, contraception… les facteurs de risque de l’avortement).
D’autres incriminent le rejet de la pilule et du stérilet au profit de méthodes naturelles. Le centre pour « la santé sexuelle et reproductive » Rutgers est en train de mener des recherches en la matière (cf. La contraception réduit le nombre d’;avortements ? Réponse d’experts).
Le député Ardjan Boersma du parti SGP [2] considère quant à lui que cette augmentation est due à la suppression de l’obligation légale d’attendre au minimum 8 jours avant de prendre la décision définitive d’avorter (cf. Avortement : les Pays-Bas suppriment le délai de réflexion).
[1] 3685 procédures supplémentaires ont été recensées en 2023
[2] Staatkundig Gereformeerde Partij, Parti politique réformé
Source : Dutch News (08/11/2024) – Photo : iStock