« Parler d’”aide” pour le suicide ou l’euthanasie est un dévoiement de la solidarité »

Publié le 19 Sep, 2022

« La légitimité de la MGEN à parler de la fin de vie est issue de son histoire, faite de combats sociétaux pour le respect de la personne humaine, et des témoignages » de certains adhérents, estime son président Matthias Savignac dans une tribune pour le journal La Croix. Il veut y défendre « l’égalité de droits face à la fin de vie » et « une plus grande liberté de choix ».

Pourtant, face au suicide, « le fil ténu qui retient à la vie est un message constant porté par la société : aucune vie ne mérite d’être considérée comme vaine, sans valeur et inutile », explique Tugdual Derville, essayiste et porte-parole de l’association Alliance VITA. Et alors que le suicide touche deux fois plus souvent les personnes âgées de plus de 75 ans en France, le CCNE souhaiterait que le terme devienne « neutre », pointe Tugdual Derville. « Parler d’”aide” pour le suicide ou l’euthanasie est un dévoiement de la solidarité », dénonce-t-il.

Le développement d’un nouveau marché

De son côté, Nicolas Aumonier, philosophe des sciences à l’Institut de philosophie de Grenoble, assure que « plusieurs intérêts poussent de manière très organisée l’idée que l’euthanasie serait une liberté ». En effet, « un suicide assisté coûte en moyenne 10 000 € ». Ainsi, « certains gestionnaires d’organismes de protection sociale » « croient pouvoir calculer les économies qui en résulteraient, alors qu’il est compliqué d’imputer à tel malade en fin de vie des coûts fixes » (cf. Canada : 1200 euthanasies en plus, 149 millions de dollars de frais de santé en moins).

Par ailleurs, « les pompes funèbres sont un marché mature, indique-t-il. L’euthanasie permet de développer un nouveau marché ». Ce marché se développera au prix de « deux renoncements », juge le philosophe. « Le premier est la lutte contre la souffrance physique et le peu d’argent qui y est consacré ». Le second, « c’est la question complexe de la mort. En scénarisant sa propre mort, on choisit de ne pas se la poser ». Finalement, « l’euthanasie est un dévoiement de la loi, affirme Nicolas Aumonier. C’est une loi marchande ».

 

Sources : La Croix, Matthias Savignac (19/09/2022), Agnès Rotivel (16/12/2021) ; Aleteia, Tugdual Derville (15/09/2022) – Photo : iStock

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