Dans une tribune pour Aleteia, le philosophe Dominique Folscheid revient sur la notion de « parent d’intention » qui est apparue dans le projet de loi de bioéthique, se substituant à celle de « ‘ parent ‘ tout court », « qui ne devient parent qu’une fois l’enfant né ». Parlant d’« une révolution à 180 degrés » par rapport à la procréation naturelle, en cela que la parenté d’intention devient « la référence », alors qu’« elle a pour élément constitutif majeur d’éliminer la filiation ».
Dénonçant « l’alliance objective entre la volonté de toute puissance de la technique et celle des volontés objectives », il rappelle que l’incipit de la consultation publique sur le futur projet de loi était « Quel monde voulons-nous pour demain ? ». « Comme si le monde lui-même était le produit de notre volonté », s’indigne le philosophe.
Pour Dominique Folscheid, « au nom d’un idéal que l’on peut qualifier de libertaro-progressiste », l’homme « s’érige en sujet de droit tout-puissant, capable de se décaler de sa propre vie pour s’octroyer le droit de naître ou de ne pas naître, le droit de déterminer son propre sexe, le droit de vivre comme il veut aussi longtemps qu’il veut, pour finir avec le droit de mettre techniquement fin à ses jours pour ne pas avoir à mourir de sa « belle mort » ».
Au cœur de la « volonté de toute-puissance technicienne », on trouve maintenant un nouvel adage : « Pour pouvoir se créer librement soi-même, il ne faut pas avoir été engendré ». Le philosophe y voit tout « l’intérêt de la parenté d’intention, liée à une technique qui permet à des enfants de naître sans que leur origine soit plombée par la transmission de la lignée parentale ». « Ils seront libres comme l’air… » ironise-t-il. Et de rappeler que « ce discours, on le sait, n’est autre que celui de Sartre, pour qui l’homme n’a pas d’essence mais uniquement une existence, due au libre « pro-jet » de soi-même », devenu « On ne naît pas femme, on le devient » pour Simone de Beauvoir. Bien qu’aujourd’hui, « sous la pression de l’idéologie du genre », il n’y ait « rien de plus douteux que l’existence de ce qu’on appelle ‘ femme ‘ ».
Pour aller plus loin :
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Aleteia, Dominique Folscheid (18/12/2019)