Nucleus Embryo : un start-up promeut l’« optimisation génétique »

Publié le 10 Juin, 2025

« Le choix vous appartient ». La start-up Nucleus Genomics, fondée en 2021 par Kian Sadeghi, 25 ans, propose différents « services ». Initialement dédiée au calcul du risque d’être atteint par différentes maladies, elle a ensuite développé un produit prétendant éclairer ses clients sur la façon dont leur patrimoine génétique est corrélé à « une foule de questions complexes, dont leur quotient intellectuel »[1]. Désormais, avec Nucleus Embryo, la société propose de récupérer le génome des embryons fabriqués par les cliniques de PMA pour que les futurs parents choisissent lequel implanter [2].

« Choisissez en toute connaissance de cause. » « Triez, comparez et choisissez vos embryons en fonction de ce qui compte le plus pour vous. » « Nucleus propose plus de 900 analyses génétiques portant sur les cancers, les maladies chroniques, l’apparence, les capacités cognitives et la santé mentale », explique le site de l’entreprise.

Ainsi, outre le sexe, la couleur des yeux et celle des cheveux, les clients peuvent comparer jusqu’à 20 embryons en fonction de leur risque de développer une future acné sévère, un surpoids, un cancer de l’estomac, de l’hypertension, une schizophrénie ou encore des troubles bipolaires. Des embryons triés aussi en fonction d’une estimation de leur QI (cf. Une start-up américaine propose de trier les embryons en fonction de leur QI). Pour ce faire, la société met en œuvre des « scores de risques polygéniques » pour déterminer des « résultats génétiques complexes, comme l’intelligence et l’anxiété ». Un outil pour le moins controversé (cf. Scores de risque polygénique : des résultats « imprécis et incohérents »).

« Il n’y a pas si longtemps, la FIV-1 suscitait la peur et la stigmatisation des bébés éprouvettes », déclare Kian Sadeghi. « Ce qui était autrefois controversé est aujourd’hui une pratique quotidienne. Il en va de même pour l’optimisation génétique, considère le chef d’entreprise. La technologie est maintenant là et elle est là pour rester. » (cf. L’eugénisme : une pratique interdite… mais florissante)

Mais est-ce de cette société dont nous voulons ?

 

[1] Wall Street Journal, Amy Dockser Marcus, Longevity Is Now a Factor When Picking an Embryo for IVF (04/06/2025) ; Tech Crunch, Julie Bort, Genetics testing startup Nucleus Genomics criticized for its embryo product: ‘Makes me so nauseous’ (06/06/2025)

[2] La start-up est associée à Genomic Prediction, qui travaille avec des cliniques de FIV.

Photo : iStock

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