Le Figaro évoque les chiffres de la fécondation in vitro en France et l’éventuelle autorisation de la vitrification d’ovocytes par la loi de bioéthique. Depuis 1978, plus de 4 millions d’enfants sont nés dans le monde par fécondation in vitro. En 2008 en France, 20 136 enfants sont nés par assistance médicale à la procréation (AMP), ce qui représente 2,4% des 800 000 naissances annuelles. La majorité de ces enfants, 94%, sont issus des gamètes du couple. 5% ont été conçus par don de spermatozoïdes et 0,7% par don d’ovocytes. La technique de l’ICSI est utilisée le plus souvent : elle représente 60% de l’ensemble des FIV. La cause d’infertilité la plus fréquente, en dehors des causes proprement médicales, est l’âge.
Plusieurs médecins souhaitent que des protocoles de stimulation ovarienne allégés soient mis en oeuvre pour éviter le risque d’hyperstimulation chez certaines femmes. Ces protocoles offrant un taux de succès moindre (de 15% de naissance par tentative au lieu de 25%), d’autres médecins, comme le Pr. Jean-Philippe Wolf, chef du service de biologie de la reproduction à l’hôpital Cochin, estime que "ces protocoles allégés ne doivent pas être utilisés chez les femmes de plus de 35 ans". Un certain nombre de médecins plaident pour le transfert d’un embryon unique, excepté pour les femmes plus âgées qui ont des chances de grossesse moins grandes.
Le Pr. Wolf se prononce pour la vitrification d’ovocytes qui permet de préserver 95% des ovocytes contre 10 à 15% par congélation lente. Le Dr. Joëlle Belaisch- Allart également y voit un moyen de "préserver la fertilité des femmes après un traitement stérilisant" et de développer le don d’ovocytes : une fois leur projet parental réalisé, certaines femmes accepteraient de donner leurs ovocytes inutilisés, de sorte que l’on pourrait "créer des banques d’ovocytes comme on a déjà des banques de sperme" (Cf. Synthèse de presse du 09/11/10). La plupart des praticiens de l’AMP s’inquiètent de la levée de l’anonymat des donneurs de gamètes et espèrent que cette mesure ne sera pas votée.
Selon Le Figaro, la majorité des médecins sont pour conserver un texte encadrant rigoureusement la recherche sur l’embryon. Toutefois, certains souhaitent un régime d’autorisation encadrée plutôt qu’une interdiction avec dérogations. C’est le cas du Pr. Guérin, et du Dr. Mandelbaum qui estime qu’ "interdire, stigmatiser une recherche est en soi intellectuellement choquant".
Le Figaro (Martine Lochouarn)15/11/10