Nouveau débat public pour la mission de réflexion sur la fin de vie

Publié le 5 Nov, 2012

 Mardi dernier, 30 octobre, s’est déroulé à Besançon un nouveau débat public sur la fin de vie, organisé par la mission de réflexion présidée par le professeur Didier Sicard. Se faisant l’écho de ce débat, le site internet du quotidien Le Monde précise qu’à son issu, le constat suivant a été fait : "sur une question aussi délicate que la fin de vie, […]  il est difficile d’attirer des personnes qui ne viennent pas des milieux médical, sanitaire ou social".

Lors de cette journée, à laquelle une centaine de personnes a participée, tous étaient "issus des milieux associatifs ou professionnels" et ont été répartis par groupe dans cinq ateliers sur les thèmes suivants : "comment respecter les souhaits réels des personnes qui vont mourir ? Quelle valeur donner aux directives anticipées concernant les personnes qui ne peuvent exprimer leur volonté ? Quelles sont les alternatives au maintient à domicile ou à l’hospitalisation ?". Ainsi, un participant évoque qu’au cours de son atelier, la thématique des directives anticipées a donné lieu à deux positions : "l’une pour que les directives soient strictement appliquées, et une autre, largement majoritaire, soulignant que la volonté d’un patient peut évoluer et qu’il y a un risque à les appliquer systématiquement". En effet, un bénévole précise que "certaines personnes peuvent avoir envie de mourir le matin, mais si dans la journée on prend le temps de déjeuner et passer du temps avec elles, l’envie de continuer à vivre l’emporte ; et puis le soir, avec le retour des angoisses ou des douleurs, le souhait d’en finir revient".
Par ailleurs, le journaliste mentionne que le terme d’euthanasie a été "quasi absent des débats". Ainsi, "c’est le professeur Régis Aubry qui [a] relanc[é] les participants sur l’euthanasie, en évoquant les législations étrangères". Cependant, note le journaliste, "la salle parle d’autres problèmes : les tensions dans les familles, les difficultés que rencontrent les professionnels, le manque de structures adaptées, la nécessité de créer de nouvelles solidarités quand les familles se disloquent, que le vieillissement s’accroît, ou que les enfants partent parfois avant les parents".

Effectuant un bilan de ce débat, le Pr Régis Aubry "reconnaît que le public est orienté, mais loue la qualité des échanges", précisant que "toutes les opinions exprimées seront dans [le] rapport. Notre effort est de thématiser, catégoriser ces échanges pour poser les bases d’un débat public". Et " malgré une forte présence de soignants dans l’auditoire, le professeur retient de cette journée d’échange une forte méfiance envers la médecine comme institution".     
Enfin, le débat a laissé transparaître deux consensus : "le besoin de pédagogie, tant vis-à-vis des citoyens que des professionnels, et la nécessité de poursuivre le débat, car chaque question posée en soulève de nouvelles". Le Pr Régis Aubry estime à ce titre qu’ "il ne faut surtout pas apporter de réponse trop rapide", et "émet un vœu : surtout, surtout, que la loi ne vienne pas avant le débat public", le journaliste terminant en précisant qu’il ne fait "nul doute [que la mission Sicard] ouvrira plus de questions qu’elle n’apportera de réponses".  

 

Lemonde.fr (Mathilde Gérard) 01/11/12

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