Parce qu’il « renforcera le droit de la transmission de l’information génétique », le projet de loi de bioéthique, présenté mercredi prochain en Conseil des ministres, aura des répercussions pour les quelques centaines d’enfants nés sous X. L’article 9 prévoit en effet que « des informations médicales de nature génétique puissent être communiquées de la mère biologique à l’enfant » et inversement « en cas de diagnostic, chez l’un ou chez l’autre, d’une anomalie génétique pouvant être responsable d’une affection grave justifiant des mesures de prévention ou de soin ».
Le docteur Jean-Louis Gerhard est pédiatre, responsable de la Protection maternelle et infantile (PMI) de Metz, en Moselle, a développé depuis deux ans, en coordination avec l’Aide sociale à l’enfance (ASE), le programme Trait d’union, pour accueillir les bébés nés sous X. Il considère que « c’est une forme de courage et d’amour que de confier son enfant à d’autres dans l’espoir qu’il ait une vie meilleure. Ces naissances viennent aussi nous rappeler que les grossesses non programmées sont loin d’être exceptionnelles : on estime leur nombre à 40 % par an. Il faut ouvrir les yeux et accepter que la naissance ne soit pas forcément heureuse, mais que tout doit être fait pour que les enfants n’en paient pas le prix ».
Sans changement, l’anonymat de la femme qui accouche sous X sera respecté. L’enfant pourra, une fois majeur, « demander au Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (Cnaop) de contacter sa mère ». Celle-ci conserve la liberté de refuser.
La Croix, EMmanuelle Lucas (22/07/2019) – A Metz, un accueil sur mesure pour les nourrissons nés sous X