Le 26 janvier 2011, le premier "bébé-médicament" français est né à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart. L’enfant est né après une fécondation in vitro et un double diagnostic préimplantatoire : l’un pour sélectionner un embryon exempt de la maladie grave qui touchait ses deux frères aînés, l’autre pour choisir un embryon compatible avec l’un des deux. Celui-ci, atteint de bêta-thalassémie, une grave maladie du sang, devrait être traité grâce à une greffe de sang de cordon ombilical de son petit frère. L’enfant a été prénommé Umut-Talha, ce qui signifie "notre espoir" en turc.
Cette première française est le fruit de la collaboration des équipes médicales et biologiques de l’hôpital Necker (Pr Arnold Munnich) et de l’hôpital Antoine Béclère (Pr René Frydman).
L’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a dénoncé "l’instrumentalisation d’un être humain au service des autres". De son côté, Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien Démocrate, a déclaré : "En tant que tel, il [l’enfant] se posera toujours la question de savoir : ‘est-ce que, véritablement, j’ai été voulu pour moi-même ? […] Il y a une instrumentalisation, une sélection des embryons, ça me rappelle un certain nombre de philosophies eugéniques. On a franchi un pas extrêmement grave."
Le Pr Frydman, qui avait déclaré utiliser la naissance de trois enfants nés d’ovocytes congelés (cf. Synthèses de presse du 04/11/10 et du 04/02/11) pour "contourner le blocage" de la France sur la vitrification d’ovocytes à l’approche de la révision de la loi, a annoncé la naissance de ce "bébé-médicament" le jour du début de la révision de la loi de bioéthique à l’Assemblée nationale.
En effet, le DPI a été autorisé en France sous certaines conditions en 1994 et son application au "bébé-médicament" en 2004.
Le Quotidien du médecin (Stéphanie Hasendahl) 08/02/11 – Direct matin 08/02/11 – L’Express 07/02/11 – Le Figaro.fr (Pauline Fréour) 07/02/11 – France Soir 07/02/11 – Cyberpresse.ca 07/02/11 – Paris Match 08/02/11 – Le JDD.fr 08/02/11 – Libération 08/02/11