Monaco : le comité de bioéthique réagit au projet de loi sur l’avortement

Publié le 1 Avr, 2009

Hier, Mgr Bernard Barsi, archevêque de Monaco, réagissait au projet de loi concernant l’avortement thérapeutique qui doit être soumis ce soir au Conseil national monégasque (cf. Synthèse de presse du 31/03/09).

 

Aujourd’hui, le comité diocésain de bioéthique de Monaco entre dans le débat.

La dépénalisation présentée comme partielle de l’avortement est bien la finalité exclusive de ce projet de loi à l’intitulé plus large… “, estime le comité de bioéthique.

Il ne faut pas se laisser abuser par la technique législative qui a fait ses preuves ailleurs : on commence par afficher le principe de prohibition de l’avortement, mais on lui adjoint aussitôt un second paragraphe, en apparence limité à trois exceptions qui, en réalité, ruinent tout l’édifice juridique en vigueur. Dans les trois cas prévus, seul le troisième, relatif au viol, est affecté d’un délai. Dans les deux autres [risque pour la santé ou la vie de la mère, et affection ou malformation de l’enfant ], l’avortement pourra être pratiqué à tout moment et en toute impunité “.

Le comité dénonce  que l’avortement puisse être envisagé en cas de troubles “psychologiques” de la mère, “argument qu’il serait facile d’invoquer pour faciliter l’intervention”.

 

Le comité de bioéthique estime que pour “l’enfant, c’est un arrêt de mort par anticipation s’il n’est pas conforme aux critères actuels […] de la normalité. Ce qu’on a médicalement traduit depuis peu en “interruption médicale de grossesse” est un avortement dit thérapeutique mais en vérité eugénique […], car la thérapie suppose le traitement d’une maladie ; or ici on traite la maladie en faisant disparaître le malade”.  Il dénonce enfin que l’on mette en jeu la vie d’un être humain uniquement sur “une grande probabilité” de troubles graves et non sur une certitude.

 

En ce qui concerne le viol, le comité éthique rappelle que “le coupable n’en est nullement l’enfant. Or c’est pourtant à lui qu’on va interdire de vivre”.

Enfin, le comité dénonce le manque d’informations données aux mères, l’entretien préalable à l’intervention n’étant pas obligatoire, et notamment “tous les avantages qu’elle aurait de garder son enfant, et de toutes les aides susceptibles de l’y encourager”. Le comité diocésain s’interroge alors sur le rôle du Centre de coordination prénatale dont le responsable “fait partie des trois médecins chargés de permettre l’avortement”.

Nice Matin.com 01/04/09

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