Dans le quotidien Libération de ce jour, les députés J. Leonetti et A. Claeys, en charge de la mission parlementaire sur la fin de vie, dévoilent les contours du texte de loi qu’ils remettront au Premier ministre début décembre.
« Nous ne décidons pas du moment où la personne va mourir, nous l’aidons ». Pour Jean-Yves Nau : « le but est clair », J. Leonetti et A. Claeys sont favorables à une « aide à mourir ». A. Claeys précise que le recours à cette aide à mourir se fera en deux temps : « Dans des situations où le patient est atteint d’une maladie incurable, où son pronostic vital est engagé à court terme, si le patient souhaite mourir », il y aura d’abord « la possibilité de l’arrêt de tout traitement de survie. Ensuite, nous proposons la possibilité d’une ‘sédation profonde et terminale’, et dans un délai non déraisonnable ». Cette sédation est « une sédation forte dans le but d’aider à mourir », ajoute A. Claeys, avant de mentionner que « cela ne doit pas durer trop longtemps, car ce temps de l’agonie […] devient insupportable s’il se prolonge trop ». Un tel dispositif est le moyen de « régler la quasi-totalité des cas, comme celui de Vincent Lambert », termine A. Claeys.
En outre, les deux députés prévoient de « clairement » mentionner que « l’alimentation et l’hydratation artificielles sont des traitements, et peuvent être arrêtés ».
Enfin, le texte prévoit de « rendre contraignantes les directives anticipées », celle-ci s’imposeront donc aux médecins. Et dans le cas « où la demande sortirait du cadre, c’est au médecin de répondre, et il devra le justifier devant un collège de médecin ». A. Claeys souligne que pour lui et J. Leonetti « les souhaits du patient doivent être respectés ».
Par conséquent, le souhait de J. Leonetti, « proposer d’importants aménagements de [sa] loi » [la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie, ndlr], semble largement réalisé.
Que va-t-il se passer par la suite ? « Proposition de loi ou relais de l’exécutif ? » La question n’est pas tranchée.
Libération (Eric Favereau) 27/11/2014 – Blog de Jean-Yves Nau 26/11/2014