Médecin aux urgences

Publié le 2 Fév, 2005

Marc Andronikof, chef de service des urgences de l’hôpital Antoine Béclère de Clamart nous fait part dans un ouvrage intitulé  "Médecin aux urgences"* de ses réflexions sur des sujets comme l’euthanasie, les greffes d’organe, la bioéthique ou l’acharnement thérapeutique. Ce livre bouscule le consensus sur les avancées scientifiques et sur les capacités qu’elles ont à résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés.

Rédigé sous forme d’entretiens avec la journaliste Jacqueline Dauxois, Marc Andronikof revient notamment sur la question des greffes d’organes. Il dénonce que dans les services d’urgence on réanime à tout prix les patients dans le seul but de leur prélever leurs organes : "Moi, je suis hérissé de ne pas laisser les mourants mourir en paix, et, de plus il me semble que le médecin doit soigner et aider la personne qui se trouve là […] au lieu  de la sacrifier pour les autres". 

Il explique également que c’est la mort qui conditionne l’autorisation de prélèvement. Depuis peu on a légiféré pour définir la mort comme la mort cérébrale alors qu’avant elle était définie en fonction de l’arrêt du coeur, du cerveau et de la respiration. Aujourd’hui les prélèvements sont donc autorisés sur des personnes en coma dépassé. Il est temps, estime t-il  "de se demander si l’on ne recommence pas les erreurs tragiques du passé au lieu de se persuader qu’elles ne peuvent en aucun cas se produire de nos jours."

Marc Andronikof rappelle que le prélèvement d’organes est automatique si on n’a pas déclaré qu’on le refusait et dénonce la propagande pour la transplantation d’organes malgré de nombreux scandales.

Il revient au travers des cas concrets sur la frontière entre l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique en rappelant qu’il y a des seuils qui dépendent de la conscience de chacun et de s’interroger en tant que médecin : "où est la fin d’une course quand les interventions techniques en reculent le terme constamment?" 
 

* "Médecin aux urgences" Jacqueline Dauxois – Dr Marc Andronikoff – Éditions du Rocher

pour définir la mort comme la mort cérébrale alors qu’avant elle était définie en fonction de l’arrêt du coeur, du cerveau et de la respiration. Aujourd’hui les prélèvements sont donc autorisés sur des personnes en coma dépassé. Il est temps, estime t-il ”de se demander si l’on ne recommence pas les erreurs tragiques du passé au lieu de se persuader qu’elles ne peuvent en aucun cas se produire de nos jours.”Marc Andronikof rappelle que le prélèvement d’organes est automatique si on n’a pas déclaré qu’on le refusait et dénonce la propagande pour la transplantation d’organes malgré de nombreux scandales.Il revient au travers des cas concrets sur la frontière entre l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique en rappelant qu’il y a des seuils qui dépendent de la conscience de chacun et de s’interroger en tant que médecin : ”où est la fin d’une course quand les interventions techniques en reculent le terme constamment?” * ”Médecin aux urgences” Jacqueline Dauxois – Dr Marc Andronikoff – Éditions du RocherRevue de presse du mercredi 02/02/05Article précédentPage d’accueilArticle suivantThérapie génique : une technique balbutianteUne semaine après l’arrêt de l’essai de thérapie génique dirigé par le professeur Alain Fischer (cf revue de presse du 25/01/05) la communauté scientifique dresse un bilan sur cette piste de recherche. Axel Kahn affirme que ”l’évènement va nuire à l’image de ce champ de recherche”. En effet, jusqu’à présent, l’équipe du professeur Fischer était la seule à afficher des résultats encourageants dans ce domaine. Rappelons que le traitement vise à soigner des patients atteints d’un grave déficit immunitaire qui jusqu’alors ne pouvait être soignés que par greffe de moelle osseuse compatible. Cette maladie affecte le développement de 2 types de lymphocytes présents dans la moelle osseuse qui sont indispensables pour lutter contre les infections. Après ponction dans la moelle osseuse de cellules précurseurs de ces lymphocytes, l’équipe d’Alain Fischer a tenté de traiter ces cellules en leur injectant un ”gène -médicament” au moyen d’un vecteur viral. Cette méthode qui avait fait ses preuves chez l’animal avait été tentée sur des ”bébés bulles” dont le pronostic vital sans cette tentative était nul. En 2000, Alain Fischer annonçait que 5 ”bébés bulles” avaient été traités avec succès et pourraient rentrer chez eux.Malheureusement fin 2002, deux des enfants soignés développaient une leucémie attribuée au virus utilisé pour introduire le ”gène-médicament”. Les essais en France et dans d’autres pays étaient alors interrompus jusqu’à ce qu’on identifie la cause de cette complication. Courant janvier 2005, une nouvelle complication a conduit l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) à interrompre ces essais. ”Cet évènement laisse penser que les modifications apportées au protocole n’étaient pas suffisantes” conclut le Pr Fischer qui n’envisage pas de reprendre ses essais avant d’avoir trouvé un vecteur plus sûr.Pour autant, il estime que cette difficulté ”ne doit surtout pas être généralisée à tout le champ de la thérapie génique”. Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM explique : ”la médecine classique n’a rien à proposer à nos enfants atteints de maladies rares. Il est vrai que cela comporte des risques, comme c’était le cas des greffes d’organes il y a quelques décennies. Mais les détracteurs de la thérapie génique n’ont rien d’autres à nous proposer”. Le Figaro (Cyrille Louis) 02/02/05Revue de presse du mercredi 02/02/05Article précédentPage d’accueilRevue suivantePortrait d’un anti-OGMLe quotidien Le Monde dresse le portrait d’Arnaud Apoteker l’un des chefs de file des opposants aux OGM. Son but ”casser l’industrie transgénique”. Louis-Marie Houdebine, chercheur à l’Institut national de recherche agronomique le définit ainsi : ”son combat contre les OGM participe de sa volonté de changer le monde”. C’est lui qui, le 25 janvier dernier a tenté d’aborder un cargo chargé de soja transgénique (cf revue de presse du 31/01/2005) Il affirme que la société des OGM est chancelante et que ”le coup de grâce serait de lui fermer la filière de l’alimentation animale”.Le Monde (Hervé Kempf) 02/02/05Pour vous désabonner, écrivez à contact@genethique.org en précisant ”désabonnement revue” dans l’objetAbonnez-vous à la revue de presse quotidienne et/ou au bulletin mensuel, c’est gratuit !

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