Le 22 janvier à Washington s’est tenue la « marche pour la vie » américaine, sur le thème du « féminisme prolife », qui veut protéger « la mère et son enfant associés à la même réalité de la grossesse et au défi de la vie ». Comme chaque année depuis l’arrêté Roe v Wade rendu en 1973 par la Cour suprême des Etats Unis, le rassemblement veut « faire bouger les lignes auprès de l’opinion publique », dans une ambiance « enthousiaste et bienveillante », « condition de son attractivité ».
Les slogans sont évocateurs : « la justice sociale commence dans le ventre de la mère », « nous sommes des féministes provie » et portés par des jeunes, car aujourd’hui, « toute la jeunesse américaine est confrontée directement au drame de l’avortement ». De façon « soft », « les jeunes engagés dans la culture de vie veulent moins convaincre que dire ».
Cette dernière édition « révèle que l’opposition assez binaire entrez prolife et prochoice pourrait vite se révéler obsolète et limitante ». Au-delà des clivages, les sondages montrent que « près de deux tiers des américains expriment un malaise face à la réalité de l’avortement » et « 81% des personnes sondées sont en attentes de restrictions sur ce sujet dramatique de société ». « Autour de la marche, les initiatives s’agrègent et se multiplient, des plus sages au plus baroques. L’addition prime la division. La cause l’exige. »
Cette manifestation prouve que « le réel reprend ses droits de façon implacable. C’est tout cela qui justifie les assauts déjà obsolètes et presque désespérés des gouvernants, afin d’asseoir et promouvoir ce supposé droit fondamental à l’avortement. La réalité, c’est que l’opinion sait, dans son intimité, qu’il est un douloureux drame humain. Que la vie est courte et que les drames sont évitables, pas promulgables. »
Cahiers libres (29/01/2016)