Marc Peschanski proteste contre la non-brevetabilité de l’embryon humain

Publié le 19 Déc, 2011

Le Quotidien du Médecin rapporte les propos de Marc Peschanski, directeur scientifique du laboratoire I-Stem (Evry), qui estime que l’arrêt du 18 octobre 2011 de la Cour Européenne de Justice excluant de la brevetabilité tout procédé utilisant des cellules souches embryonnaires humaines et entraînant la destruction de l’embryon (Cf. Synthèse de presse du 18/10/12) repose "sur une argumentation purement idéologique".
Selon le chercheur, cet arrêt "va très loin" parce qu’il concerne "toute application de cellules parthénogéniques". Selon Marc Peschanski, cette décision pourrait avoir des répercussions en terme de collaboration et de financement des recherches en Europe.

Le chercheur, qui prépare actuellement un essai clinique pour des greffes de peau à partir de cellules souches embryonnaires, s’était vu refuser par l’Office européen une demande de brevet pour un bioréacteur capable de faire proliférer des cellules souches embryonnaires humaines dans des conditions industrielles. Marc Peschanski proteste que son métier est "de faire de la science, de la publier, d’obtenir des résultats qui se traduisent par des applications que les uns ou les autres peuvent breveter". Il déplore donc que la Cour européenne ait jeté "l’anathème" sur les cellules souches embryonnaires humaines et explique que la décision de la Cour de Justice rendra plus difficile l’obtention d’investissements dans ce type de recherche en Europe.

En France, cet arrêt de la Cour européenne de Justice a fait écho au maintien de l’interdiction de la recherche sur l’embryon humain suite à la révision de la loi de bioéthique du 7 juillet 2011. En effet, sauf dérogation s’appuyant sur "la pertinence scientifique du projet de recherche", sa susceptibilité "de permettre des progrès médicaux majeurs" et si les chercheurs ne peuvent parvenir au même résultat par une méthode n’ayant pas recours à des embryons humains, les recherches sur les cellules embryonnaires ou l’embryon humain ne sont pas autorisées dans le pays. Le gouvernement français semble vouloir favoriser les recherches alternatives. En 2012, le Parlement se verra remettre un rapport du gouvernement sur "les pistes de financement, notamment public, et de promotion de la recherche en France sur les cellules souches adultes et issues de cordon ombilical, ainsi que sur les cellules souches pluripotentes induites".

Le Quotidien du Médecin (2 articles de Stéphanie Hasendahl) 19/12/11

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