Lors d’une communication faite à l’Académie de Médecine, des chercheurs ont fait état de travaux qui démontrent qu’il est maintenant possible de déterminer à quel groupe rhésus appartient le fœtus en identifiant les gènes du système Rhésus dans les prélèvements d’amniocentèse.
La recherche progresse donc dans la lutte contre « la maladie rhésus ». En effet, lorsque une femme de rhésus négatif porte un fœtus de rhésus positif (du fait des gènes du père), elle reconnaît comme étranger les globules rouges du fœtus si ceux-ci passent dans sa circulation. Ainsi, lors d’un contact ultérieur avec du sang rhésus positif d’un autre fœtus, les globules rouges de celui-ci se détruiront provoquant des conséquences graves pour le fœtus.
Actuellement, 160 000 femmes environ reçoivent un traitement préventif qui est en général bien appliqué. Cependant des lacunes persistent et « la maladie rhésus » touche encore un enfant sur mille.
L’étude sur l’identification des gènes du système rhésus, par des chercheurs de l’Institut national de transfusion sanguine, révèle qu’il est ainsi devenu possible de mettre en évidence le gène rhésus, s’il est là, dans le matériel génétique des cellules fœtales. Ceci par une technique placée sur l’amplification de l’ADN (PCR). Les chercheurs font état d’une série de génotypage effectué sur de l’ADN fœtal extrait de cellules du liquide amniotique provenant d’amniocentèses.
Le génotypage est alors sensible à 100%. Il n’est cependant pas question de remplacer l’examen de sang à la naissance par une amniocentèse : les risques seraient disproportionnés. En effet, un des chercheurs explique que « si les études en cours montrent qu’il est possible d’appliquer la même technique PCR sur du plasma maternel, nous aurions le moyen de faire le groupage Rhésus du fœtus à partir d’un simple prélèvement de sang à la femme enceinte » ce qui permettra de mieux suivre la grossesse de femmes Rhésus négatif malencontreusement immunisées auparavant et de faire plus tôt le diagnostic d’incompatibilité.
Le Figaro 24/04/01