L’utérus artificiel, ni tabou ni fantasme ?

Publié le 12 Mai, 2016

Suite à l’annonce de chercheurs « parvenus à cultiver in vitro des embryons humains jusqu’à un stade jamais atteint » (cf Des chercheurs développent in vitro des embryons humains pendant 13 jours, et réclament l’autorisation d’aller plus loin), Jean Yves Nau, médecin et journaliste, livre son analyse.

 

Il s’agit là d’une frontière « biologique, historique, symbolique » sur le point d’être franchie. L’étude publiée vendredi dernier vient tout d’abord « bouleverser la donne scientifique et le consensus international élaboré depuis trois décennies ». La règle communément admise depuis quarante ans interdit de cultiver in vitro des embryons humains au-delà de quatorze jours. Déjà,  « loin d’interdire la recherche sur les embryons humains, cette règlementation définit bien souvent un espace temporel où cette recherche devient, de fait, permise ». Mais les chercheurs demandent encore « à pouvoir poursuivre ».

 

Les biologistes expliquent « avoir mis au point de nouvelles techniques de culture et une forme de matrice imitant l’environnement utérin ». Avec cette annonce « l’horizon des nouveaux possibles s’élargit en même temps que la menace d’une réification de l’embryon humain ». Et « la perspective de l’utérus artificiel dans l’espèce humaine survient » de nouveau, « alors que se développe à l’échelon international la pratique, controversée, des locations d’utérus et celle, encore confidentielle, des greffes d’utérus ».

 

Ainsi pour Jean Yves Nau, « dans le sillage de la location d’utérus, le sujet de la ‘grossesse artificielle’ n’est plus ni un tabou ni un simple fantasme. Assurer in vitro l’ensemble des fonctions physiologiques normalement assurées par le placenta et l’utérus entrera progressivement dans le champ des possibles. On n’est ici, toute proportion gardée, qu’à un degré supérieur de complexité par rapport à celle du rein artificiel ».

 

Slate, Jean Yves Nau (12/05/2016)

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