Dans le Figaro, Jean-Luc Nothias s’interroge sur ce que pourrait être un jour un “utérus artificiel”.
Selon ses partisans, il permettrait le développement, en dehors du corps d’une femme, d’un embryon depuis sa fécondation jusqu’à sa venue au monde. Si cela paraît impossible aujourd’hui, les plus “optimistes” l’envisagent d’ici 50 à 100 ans. Sur le plan théorique, ces “aficionados” estiment que des prouesses biologiques permettraient de combiner un nombre suffisant de substances pour créer une “supercouveuse assistée par ordinateur”. Les arguments médicaux sont alors largement avancés : sauver les très jeunes prématurés en leur permettant d’achever leur développement ou permettre à des femmes souffrant d’une malformation de l’utérus d’avoir un enfant sans recourir aux mères porteuses.
Des expériences ont déjà été menées avec des animaux. Aux Etats-Unis, une tentative a même eu lieu sur un embryon humain issu d’une fécondation in vitro. Celui s’est développé pendant 6 jours avant que l’on n’arrête l’expérience, la loi interdisant d’aller plus loin.
Certains pensent que réduire le rôle de parents à celui de donneurs de gamètes est une abomination. Ils parlent de “grossesses contre nature, de mères Tupperware, de parodie de maternité, de dictature de l’éprouvette”. A l’inverse, certains pensent que ce serait donner un nouveau et légitime choix aux femmes : pouvoir enfanter sans les fatigues et les douleurs de la grossesse et de l’accouchement…
Quoiqu’il en soit, il existe encore tant d’inconnus sur ce qui se passe exactement pendant une grossesse que “la tradition a encore de beaux jours devant elle”.
Le Figaro (Jean-Luc Nothias) 09/09/05
