Plusieurs pays européens ayant d’ores et déjà mis en place plusieurs applications de tracking, la Commission européenne a recommandé hier une approche européenne unifiée de l’utilisation de ces applications destinées à lutter contre la pandémie de COVID-19.
Le système de tracking vise à « identifier les porteurs potentiels du virus ». Dans les faits, « les individus disposant d’un smartphone sont géolocalisés à travers une application. Dès lors que l’un d’entre eux se déclare contaminé, cette dernière alerte l’ensemble des personnes avec qui il a été en contact les 15 jours qui précèdent et qui seront invitées à se confiner ».
Pour la Commission européenne, ces applications devraient utiliser les signaux Bluetooth échangés entre les téléphones pour suivre les rencontres. « Les données de localisation ne sont ni nécessaires ni recommandées pour les applications de recherche de contacts, car leur but n’est pas de suivre les mouvements des personnes ou de faire respecter les prescriptions », indique le document de la Commission, qui nomme les risques en matière de sécurité et de vie privée. Pas de collecte de données non plus, ni de stockage sur les serveurs. Par ailleurs, l’utilisation de ces applications doit être volontaire. Pour Thierry Breton, responsable européen du numérique, « de solides garanties en matière de respect de la vie privée sont une condition préalable à l’adoption de ces applications, et donc à leur utilité ».
En effet, pour être efficaces, ce tracking doit impliquer au moins les deux-tiers de la population dont elle implique l’adhésion.
Une coopération sur ce sujet avec Google et Apple est en discussion. Elle ne sera possible que sous réserve du respect des règles établies.
À ce jour, 28 pays dans le monde ont lancé de telles applications, dont 11 pays européens, tandis que 11 autres développent des applications basées sur des données GPS ou Bluetooth.
Pour aller plus loin :
Le tracking pour sortir du confinement : des questions éthiques et juridiques en nombre
Reuters, Foo Yun Chee (16/04/2020) – Les Echos, Alexandre Lazarègue (16/04/2020)