Axel Kahn publie un nouvel ouvrage baptisé" "L’Ultime Liberté ?"* sur la question de l’euthanasie. Il explique dans ce livre que la loi Leonetti est un excellent compromis (cf. Synthèse de presse du 06/11/08)
Il critique particulièrement l’Association pour le "droit" de mourir dans la "dignité" (ADMD) et son usage du mot "dignité". "Cela signifie-t-il qu’il existe des gens qui meurent dans l’indignité ? Quels sont-ils […] : les grands vieillards ? Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? Sont-ce là des citoyens indignes ?". Pour éviter de sombrer dans d’éventuelles dérives, Axel Kahn propose donc de compléter la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789 de la manière suivante : "tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits."
Pour lui, les différentes affaires telles que l’affaire Humbert, Pierra ou Sébire, ne justifient pas une modification législative. L’erreur serait de croire que l’ADMD "représenterait une part éclairée de l’opinion, qui, forte de l’appui des médias courageux, soulèverait la chape de plomb des hypocrisies nationales".
Dans les cas exceptionnels, où malgré les soins et le soulagement de la douleur, la personne continue à demander à mourir, il considère que la mort donnée doit demeurer une transgression, qu’une procédure doit être engagée, et que, s’il y a des circonstances atténuantes, on parle de meurtre en état de légitime défense.
Si le cadre de la loi devait changer, Axel Kahn craint un élargissement continuel du domaine d’application de l’euthanasie, justifié le plus souvent par des contraintes financières. Il dit d’ailleurs "son épouvante" devant l’évolution actuelle de la situation aux Pays-Bas.
Le Monde (Jean-Yves Nau) 26/11/08