La sélection du sexe de l’enfant à naître, effet pervers des techniques de dépistage prénatal et de la procréation assistée, menace gravement l’équilibre démographique de plusieurs régions du monde et l’Europe n’est pas épargnée.
Le 6 octobre 2011, lors d’une conférence à Hanoï, l’ONU a exprimé son inquiétude face au déséquilibre démographique des sexes en Asie qui s’est aggravé depuis que la technologie permet aux futurs parents de connaître le sexe de leur enfant. Ainsi, il manquerait déjà 117 millions de femmes en Asie. Le Fond des Nations unies pour la population souligne que ces chiffres reflètent un "accès accru à la technologie de sélection des sexes". Ces "avortements sélectifs" conduisent les pays à un grave déséquilibre, souligne le démographe français Christophe Guilmoto.
Parallèlement, lors de la session de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (ACPE) le 3 octobre 2011, les députés ont voté une résolution condamnant la pratique de sélection prénatale selon le sexe (Cf. Synthèse de presse du 13/09/11). L’APCE proposerait d’interdire de communiquer aux parents le sexe de l’enfant à l’étape précoce de la grossesse. Si le Conseil s’est intéressé à ce phénomène des avortements sélectifs, c’est qu’il touche aujourd’hui de manière inquiétante certains pays de l’Europe Sud. L’Assemblée appelle donc l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie à adopter des programmes spéciaux de sensibilisation des sociétés concernant les problèmes liés à cette sélection du sexe des enfants. Doris Stump, rapporteuse de l’APCE, souligne : "C’est une question éthique. Est-ce que l’on veut traiter les enfants comme des voitures ? Vous allez chez le concessionnaire et vous dites, cette fois j’en veux une rouge, la prochaine fois je la prendrai bleue… En ce qui concerne les enfants, nous devrions avoir plus d’humilité et accepté le sexe déterminé par la nature".
Voix de la Russie 04/10/11 – Euronews 05/10/11 – AFP 06/10/11 – Le Quotidien du Médecin (Denis Durand de Bousingen) 07/10/11