Marie Humbert s’explique dans Le Figaro sur le projet de loi sur "l’exception d’euthanasie". Elle regrette le non lieu dont elle a bénéficié qui l’a, selon elle, "privé de l’occasion de démontrer que la loi [actuelle] est injuste".
Elle explique que les progrès de la médecine peuvent parfois conduire à des situations inhumaines qui ne se posaient pas il y a quelques années. Dans ce cadre, elle dénonce la loi Léonetti d’avril 2005 qui "protège les médecins laissant mourir leurs patients". Mais, dit-elle, "comment ne pas souhaiter l’encadrement législatif des pratiques actuellement clandestines de l’euthanasie, dont tout le monde peut témoigner dans le secret des maisons ou dans le silence des hôpitaux?".
Elle revient sur les arguments de ceux qui, comme le sénateur Henri Caillavet, prônent la légalisation de l’euthanasie et le suicide assisté sous le contrôle d’un médecin. Elle dit pourtant comprendre qu’une telle loi suscite des réticences dans l’opinion.
Elle cite aussi les arguments de ceux qui sont opposés à une légalisation de l’euthanasie et qui défendent la vie quelle qu’elle soit. Marie Humbert dit entendre ces arguments mais ne les partage pas. Elle souhaite cependant un meilleur accès aux soins palliatifs, plus de moyens pour lutter contre la douleur et un effort de formation à l’accompagnement pour les médecins, personnels soignants et bénévoles.
Pour concilier ces différentes prises de position, elle propose donc d’inscrire dans la loi une "exception d’euthanasie". L’euthanasie ne serait pas légalisée, mais, dans des cas vraiment exceptionnels, les médecins ne seraient pas inculpés. Cette loi baptisée "loi Vincent Humbert" a été rédigée par l’association "Faut qu’on s’active!". Pour l’instant, cette proposition a recueilli 200 000 signatures. Marie Humbert espère atteindre 300 000 signatures en 2007 pour mettre ce débat au coeur des élections présidentielles.
Le Figaro 20/03/06