Dans son livre Avortement, la parole confisquée, Monique Hébrard renvoie dos à dos les pro-IVG et les pro-Life, pour laisser les femmes qui ont interrompu leur grossesse exprimer leur souffrance. Elle revendique son engagement chrétien, un engagement "non bardé de certitudes". "Je suis catholique pratiquante et je suis pour la loi Veil qui laisse aux femmes la liberté d’avoir ou non recours à l’avortement". Il ne s’agit pas de condamner l’acte mais "d’accompagner les femmes, en respectant leur décision".
Si pour elle, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est "un acquis positif", il n’est cependant pas un droit. "Les femmes se sont trompées quand elles scandaient : "Mon corps m’appartient". Car le corps n’est pas une chose que l’on peut manipuler à sa guise ; il est le véhicule de mon rapport intime à moi-même, aux autres et à la société. En voulant déculpabiliser les femmes, ne les a-t-on pas privées d’une réflexion sur la véritable dimension de cet acte ?".
Monique Hébrard explique que l’IVG est avant tout "un drame humain". La souffrance post-IVG peut "durer toute une vie, ou avoir disparu et réapparaître lors d’un deuil (…), mais elle peut aussi se déguiser".
L‘auteur demande la prise en compte des questions, des souffrances des femmes ayant avorté car la société les gomme. Elle plaide pour l’ouverture de cellules psychologiques spécialisées.
Avortement, la parole confisquée, Monique Hébrard, ed. Desclée de Brouwer.
La Croix (Marianne Gomez) 03/10/06