L’IVG vue par les hommes : une expérience douloureuse

Publié le 15 Nov, 2011

Suite à une étude révélant le "désarroi" et "la situation d’isolement" des hommes face à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), l’Association nationale des centres d’IVG et de contraception (ANCIC) propose une plaquette d’information qui leur est spécialement adressée. "Si 220 000 IVG sont pratiquées en France tous les ans, 220 000 hommes sont concernés aussi". La brochure aurait pour but d’impliquer davantage les hommes et de "changer leur regard […] sur l’IVG".

L’enquête réalisée entre février et octobre 2010 a montré que sur 150 hommes interrogés d’environ 29 ans, célibataires et sans enfants pour la plupart, la moitié d’entre eux qualifient l’expérience de "douloureuse" ou "traumatisante". L’avortement est "rarement vécu comme anodin" et seulement 4% se disent "indifférents". Ils parlent des "cicatrices" laissées par l’IVG, de "l’incompréhension, des malentendus, voire des ruptures dans le couple" que cet acte engendre parfois.

Les hommes se sentent en "situation d’isolement", 4 sur 10 se disent "en demande d’écoute". Il est vrai qu’aucun espace n’est prévu pour eux et que l’image sociale de la virilité voudrait qu’ils ne s’épanchent pas spontanément sur "leurs affects" et "leur intimité". Ils sont alors nombreux à se livrer anonymement sur Internet et écrivent "avoir énormément souffert", expriment leur "désarroi" et leur "douleur", leur culpabilité, leur tristesse, leur espoir d’arriver "à tourner la page".

Interviewé dans Libération, Boris, 36 ans, en couple depuis neuf ans, témoigne que lorsque sa compagne est tombée enceinte, elle a préféré avorter en dépit de leur désir commun d’être parents. L’excuse du "besoin de réalisation professionnelle" qu’elle a invoquée lui apparaît comme irrecevable : "un bébé n’arrive jamais à un moment où on n’a rien entamé d’autre dans sa vie". Le jeune homme craint pour l’avenir de son couple et avoue : "je vis cet avortement comme un rejet de moi-même".
 

Libération (Virginie Ballet) 14/11/11

Partager cet article

Synthèses de presse

« Aide à mourir » : les pharmaciens et les établissements exclus de la clause de conscience
/ Fin de vie

« Aide à mourir » : les pharmaciens et les établissements exclus de la clause de conscience

Le projet de loi relatif à l’« aide à mourir » dispose que « le pharmacien ne peut bénéficier d’une ...
Fin de vie : l'Ecosse en marche vers la légalisation de « l’aide à mourir » ?
/ Fin de vie

Fin de vie : l’Ecosse en marche vers la légalisation de « l’aide à mourir » ?

Le 28 mars, un projet de loi visant à légaliser l'« aide à mourir » a été présenté au Parlement ...
30_fiv
/ PMA-GPA

Embryons congelés : détruire pour ne pas payer

Alors qu’aux Etats-Unis, le coût de la conservation des embryons congelés ne cesse d’augmenter, certains choisissent de les détruire plutôt ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres