La Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) a fait connaitre vendredi son opposition à la demande du collectif « Libérez ma pilule », qui réclame la mise sur le marché d’une pilule contraceptive progestative sans ordonnance (cf. La pilule contraceptive sans ordonnance, un « droit » ou un risque ?). Le FNCGM, instance nationale de représentation des collèges régionaux de gynécologie qui compte environ 2 000 membres, estime qu’en tant que « médicament », aucune pilule contraceptive ne peut se « choisir » en quelques minutes, « derrière le comptoir d’une pharmacie ».
D’autres professionnels de santé ont fait connaitre leur opposition à l’idée d’une « pilule sans ordonnance ». Le docteur Gilles Lazimi, médecin généraliste au centre municipal de santé de Romainville, s’interroge : « C’est possible, mais à qui est-ce que cela profite ? (…) Sans prescription, cela signifie aussi sans remboursement et liberté de fixation des prix par les pharmaciens ».
Enfin, l’Association des Victimes d’Embolie Pulmonaire et AVC liés à la contraception hormonale (AVEP), en contact avec de « jeunes femmes et adolescentes déboussolées face au choix » d’une contraception, s’est dite « interloquée » de la proposition. L’association s’indigne du titre « racoleur » de la pétition, et de « l’absence de sources permettant de se renseigner ». Elle rappelle que « concernant les pilules progestatives, l’ANSM n’a diffusé aucune source et étude épidémiologique permettant d’affirmer l’absence de risque thromboembolique ».
Note Gènéthique : En France, la pilule du lendemain, plus fortement dosée que toutes les pilules contraceptives, est disponible sans ordonnance en pharmacie (gratuitement et anonymement pour les mineures).
AFP (5/05/2017); AVEP 21/04/2017); Pourquoi Docteur, Audrey Vaugrente (19/04/2017)