"Doit-on tolérer la pratique de l’infanticide ?", s’interroge Courrier International. L’hebdomadaire consacre un article aux traditions de certaines tribus amazoniennes qui imposent aux parents de tuer leurs enfants atteints d’une malformation.
Si des voix s’élèvent pour dénoncer ces pratiques barbares, plusieurs anthropologues défendent ces traditions qu’ils considèrent comme "une pratique culturelle chargée de sens". D’ailleurs, la Fondation nationale des Indiens (FUNAI) ne s’est jamais opposée à ces infanticides.
"Notre culture n’est pas figée et ce n’est pas lui faire violence que de corriger ce qui est mauvais en elle. La violence c’est de continuer à accepter que l’on puisse tuer des enfants", répond Débora Tan Huare, représentante indienne de 165 ethnies auprès de la Coordination des organisations indiennes de l’Amazonie brésilienne.
Il y a trois mois, un député brésilien, Henrique Afonso (PT-AC), a soumis un texte de loi selon lequel tout "homme blanc" qui n’interviendrait pas pour sauver un enfant indien condamné à mort, encourrait un an et demi de prison. "Le Brésilien condamne la mutilation sexuelle des femmes en Afrique, mais permet la violation des droits de l’homme dans ses propres villages. Chez nous, seul l’infanticide des Blancs est un crime."
Courrier International (Leonardo Coutinho) 05/09/07