Auteur du livre Un enfant tant attendu, Elaine, mère adoptive d’une petite fille, raconte le chemin « sinueux » qui a précédé l’adoption de sa fille née sous X.
Ce furent d’abord trois années éprouvantes de tentatives d’inséminations artificielles et de fécondations in vitro auprès d’un centre de la fertilité. « Dopée aux hormones et obnubilée par mes cycles ovariens et les rendez-vous médicaux successifs » décrit-elle « je m’éteignais peu à peu, perdant goût à ce quotidien où tout me semblait insurmontable ». « La PMA occupait notre quotidien, dressant un mur de douleur dans notre couple » poursuit-elle, à tel point que lorsque le médecin leur a annoncé la fin des tentatives, elle a « ressenti un soulagement inattendu ».
Le couple envisage alors l’adoption, à laquelle ils songeaient depuis plusieurs mois déjà. Pour cela, ils se marient, condition légale pour adopter un enfant. « L’adoption vise en effet une mesure de protection de l’enfance et non de trouver un enfant pour combler ce désir de parentalité inassouvi » rappelle Elaine. Le nombre d’adoption « baisse de 80% depuis 2005 » précise Elaine, et les enfants proposés à l’adoption internationale sont alors « plus souvent des enfants à besoins spécifiques (enfants grands, en fratrie, souffrant d’un problème de santé ou d’un handicap) ». En France, les enfants nés sous X sont environ 700 chaque année.
C’est avec « un espoir et une énergie retrouvés » qu’Elaine et son mari entreprennent les démarches d’adoption. « Nous avions l’impression de reprendre enfin la main sur la situation après avoir subi la PMA et ses aléas » explique-t-elle. Lorsqu’ils reçoivent l’agrément nécessaire, c’est pour le couple une immense joie, « un nouveau souffle ». Elaine détaille : « Les déceptions accumulées et la médicalisation des rapports ont rendu la spontanéité et la légèreté bien difficiles à entretenir, créant un fossé à combler peu à peu avec patience et persévérance ». Mais de longues années d’attente se succèdent encore, après avoir sollicité cette fois-ci des OAA (organismes autorisés pour l’adoption). Le couple dépose une demande auprès du département pour être inscrit sur la liste des postulants à l’adoption d’un enfant pupille, « tout en sachant que les délais sont de 3 à 4 ans et que les dossiers retenus sont peu nombreux ». Ils constituent alors leur dossier pour la Colombie. Malheureusement, leur dossier est perdu. Il leur faut donc revenir au départ et rejoindre la liste d’attente du gouvernement Colombien, qui traite des dossiers en attente depuis au moins 5 ans. Enfin, « le coup de fil tant attendu arrive ». La tutrice des pupilles de l’État leur annonce qu’une petite fille les attend « à quelques stations de métro » de chez eux. Avec beaucoup d’émotions, le couple accueille leur enfant. Si son mari « se sent papa au premier regard », Elaine aura quant à elle « besoin de plus de temps ». Mais dès les quatre semaines passées avec sa fille lors du congé d’adoption elle « trouve enfin sa place ». « Je mets à distance l’enfant idéalisé et tant attendu pour être enfin sa Maman pour la vie ».
Huff post, Elaine Vallet (13/09/2019) – Comment nous avons décidé d’adopter après l’échec de la PMA