Le magazine Le Point accorde une interview à Jean-Luc Roméro, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Celui-ci revient sur la mission d’évaluation de la loi Leonetti sur le droit des malades et la fin de vie.
Interrogé sur la possibilité qu’aurait la mission d’évaluation de faire évoluer la législation actuelle, Jean Luc Romero estime qu’avec l’affaire Chantal Sébire (cf. Synthèse de presse du 20/03/08), cela aurait pu être le cas mais, qu’aujourd’hui, il est "beaucoup moins optimiste".
Pour lui, le texte en vigueur ne répond pas à toutes les situations et est "totalement insuffisant". Il estime que dans les pays où une loi sur l’euthanasie a été adoptée, comme la Belgique ou les Pays-Bas, les euthanasies représentent "0,5% des cas en Belgique et 2% aux Pays-Bas". Transposé en France, "cela ferait entre 2 500 et 10 000 personnes qui demanderaient à être aidées à mourir chaque année".
La loi "devrait permettre au corps médical d’aider, de manière active, à faire mourir les patients qui sont dans une impasse thérapeutique, c’est à dire en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable ou qui se trouvent – ou qui estiment qu’ils sont – dans une situation incompatible avec la dignité". Si le patient ne peut plus s’exprimer, cela "se passe par l’intermédiaire de son mandataire". Les médecins doivent ensuite évaluer si le patient est bien dans des conditions de fin de vie ou qu’il souffre de manière insupportable. A partir de là, conclut-il, une commission pourrait examiner les dossiers et vérifier qu’il n’y a pas d’abus.
Le Point.fr (Marc Vignaud) 11/08/09