Les soins palliatifs, méconnus et trop peu développés

Publié le 6 Oct, 2013

 Selon une enquête Ipsos réalisée en septembre dernier pour la Fondation de France, révélée en exclusivité par Le Figaro, “deux français sur trois s’estiment mal informés sur ce que sont au juste les soins palliatifs“. Plus précisément, le sondage révèle une forte augmentation du nombre de Français “qui pensent que les structures de soins palliatifs sont une réponse nécessaire à la souffrance des personnes gravement malades ou en fin de vie“, et qu’ “un Français sur deux (53%) est également persuadé que toute personne concernée peut accéder aux soins palliatifs“. Si en théorie toute personne concernée peut effectivement accéder aux soins palliatifs, comme cela est prévu par la loi Léonetti sur la fin de vie, “cette possibilité […] n’existe en réalité pas partout“. 

 

Le Dr Francis Charhon, médecin anesthésiste et directeur de la Fondation de France, rappelle que les soins palliatifs permettent de soulager la douleur physique mais aussi de prendre en considération l’environnement de vie, […] l’entourage” afin d’apaiser la “souffrance psychique tout en préservant la dignité de la personne malade“. Mais le Dr Sarah Dauchy, responsable du département de soins de support de l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif), souligne que même si “les informations existent [sur les soins palliatifs] il y a un moment où, par défense contre l’angoisse de la mort, on ne va pas les chercher“. Ce que confirme le Dr Véronique Blanchet, médecin spécialiste de la douleur en cabinet libéral et membre de l’équipe “douleur et soins palliatifs” à l’hôpital Saint-Antoine, en précisant que l'”idée qu’il faudrait se débarrasser de la mort” domine, et guide le souhait de certains d’hâter les derniers instants.

 

En outre, une étude nationale sur la fin de vie en EHPAD (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), récemment réalisée par l’Observatoire national de la fin de vie révèle que les soins palliatifs ne sont pas toujours pleinement développés. En effet, “l’accueil ne se fait pas toujours en chambre seule en fin de vie, alors que ce serait là une solution idéale, notamment pour permettre aux proches de rester dormir sur place s’ils le souhaitent“. De plus, “25% des EHPAD n’ont pas de lien avec des équipes de soins palliatifs“. Enfin, “le fait que seulement 14% des EHPAD aient une infirmière de nuit est aussi un frein majeur à une fin de vie sereine“. 

 Le Figaro (Dr Damien Mascret) 07/10/2013

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