Le Pr Bernard Debré, ancien ministre et ancien membre du Comité Consultatif National d’Ethique, s’exprime dans un entretien à Figaro Madame sur « les grandes transgressions » auxquelles l’homme va devoir faire face.
Dans le cadre du diagnostic préimplantatoire, il rappelle que créer un enfant pour soigner un autre c’est le placer au rang de médicaments. « A l’évidence, il s’agit d’une forme d’eugénisme », tout comme l’avortement thérapeutique souligne le Professeur. Mais cette facilité eugénique prend une dimension particulière avec les progrès scientifiques qui répond à un certain désir des parents porteurs d‘anomalies génétiques. Il déclare qu’ « il est nécessaire que cette procréation de sauvetage, médicalement assistée et génétiquement programmée, soit encadrée ».
Enfin, pour Bernard Debré l’arrêt Perruche « risque de favoriser un eugénisme dit de « sécurité sociale » (…). Cette déviance est préoccupante car elle occulte la liberté individuelle du couple. L’Etat pourrait être tenté de pousser à l’eugénisme pour ne pas avoir à indemniser les enfants nés handicapés (…) ce qui reviendrait à rendre obligatoire l’avortement en cas d’anomalie ».
Le Figaro Madame du Samedi 17 novembre 2001, n°17813