Les prothèses médicales ne font pas du patient un homme augmenté

Publié le 2 Oct, 2017

En prévision du 32ème congrès[1] de la SOFMER[2] organisé sur le thème de « L’homme augmenté, Technologie et recherche Médicale, Ethique et Santé », Nathanaël Jarrassé, chercheur au CNRS, Institut des systèmes intelligents et de robotique, évoque la différence entre les prothèses de la science-fiction et celles que la médecine développe actuellement. « Aujourd’hui, un certain sensationnalisme extrapole les résultats scientifiques et suscite des débats passionnés sur “l’homme” augmenté, y compris au sein de la communauté des chercheurs ».

 

Si les innovations peuvent impressionner, elles ne rentrent pas dans le quotidien des patients facilement : « Certaines prothèses très sophistiquées souvent médiatisées restent des objets qui ne sont fonctionnels qu’en laboratoire. Dans la vraie vie, ces appareils seraient, tels quels, loin d’être utilisables : le patient mettrait trop de temps à les installer, les configurer et les maintenir fonctionnels ».

 

L’appropriation instantanée des exosquelettes « comme dans les films » est pour le docteur Jarrassé un « mythe engendré par la fiction ». « On a tendance aujourd’hui à penser que c’est la technologie qui fait tout. (…) Or à l’heure actuelle, aucun exosquelette n’est capable d’augmenter les capacités de l’humain. Les appareillages disponibles pour les patients réparent encore très mal et nécessitent beaucoup d’énergie de la part des utilisateurs pour pouvoir les faire fonctionner correctement ».

 

[1] 5-7 octobre 2017 à Nancy.

[2] Société de Médecine Physique et de Réadaptation : médecine encore mal connue qui représente une approche globale et coordonnée pour l’autonomie, la participation et la maitrise des risques dans les maladies invalidantes. Elle est pratiquée en France par environ 2000 médecins et se développe partout dans le monde. 

Le quotidien du médecin, Hélia Hakami-Prévôt (02/10/2017)

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