Les plantes génétiquement modifiées occupent « 11% des faces cultivées autour du globe ».
A l’occasion d’un documentaire diffusé sur ARTE, « OGM, mensonges et vérités », Frédéric Castaignède reprend le fil d’une « conquête des continents à marche forcée » pour imposer, à partir des années 1990, une nouvelle façon de se nourrir.
Modifiées « en introduisant dans son patrimoine un gène supplémentaire issu d’une bactérie, afin de la rendre résistante aux attaques d’insectes ravageurs comme la pyrale et la chrysomèle », ces plantes ont amélioré les rendements de 7 à 10%. En même temps, « les surfaces ont augmenté de 50 % », tandis que « les volumes de pesticides bondissaient de 850 % ». En effet, « contrairement aux promesses, les OGM n’ont pas supprimé les traitements » ; les mauvaises herbes « se sont adaptées » pour résister. Cancers, fausses couches, l’utilisation massive de « produits phytosanitaires » a eu des effets délétères sur la santé des populations « proches des zones d’épandage ».
« Avant vous ne pouviez pas consommer une plante qui avait reçu du Roundup puisqu’elle était forcément morte, explique Pierre-Henri Gouyon, biologiste et généticien. Maintenant, avec le gène qui lui permet d’y survivre, nous pouvons manger de l’herbicide… ».
Le Monde, Martine Valo (23/06/2020)