Les grossesses gémellaires sont plus à risque mais ne justifient pas une réduction embryonnaire

Publié le 21 Nov, 2019

« Les débuts de la médecine de la reproduction ont été marqués par une explosion du nombre de grossesses multiples : pour augmenter les chances de grossesses, plusieurs embryons étaient réimplantés avec à la clé des grossesses gémellaires triples ou plus. » Les grossesses multiples étant plus à risque « tant sur le plan maternel que fœtal » (risque de prématurité), « des réductions embryonnaires pouvaient alors être proposées ».

 

Une équipe américaine publie une « étude rétrospective comparant l’issue des grossesses gémellaires à celles des grossesses gémellaires réduites en singleton »[1]. « La réduction était pratiquée avant 15 SA[2] sur des grossesses bichoriales biamniotiques[3], qu’elles soient spontanées ou induites, par injection de chlorure de potassium dans la région péricardique du fœtus ».

 

L’étude présente le retour d’expérience sur la période 2008-2016 : « un millier de grossesses gémellaires ont été prises en charge, dont un tiers fera l’objet d’une réduction », soit « 250 grossesses réduites et 605 grossesses gémellaires ». Exclus les cas de fausses couches précoces et les dossiers incomplets. Concernant les mères, l’étude montre que celles qui ont eu recours à une réduction embryonnaires sont « plus âgées (37 ans vs 35), ont eu davantage recours à la fécondation in vitro (63% vs 48%), ont plus souvent eu un antécédent d’accouchement à terme (54% vs 35%) et ont plus souvent opté pour une biopsie de trophoblaste[4] en début de grossesse (92% vs 37%) ». Et quant à la grossesse : « le risque d’accouchement prématuré est significativement augmenté dans le groupe gémellaire avant 37 SA mais pas avant 34 SA, le terme médian étant 39 SA[5] vs 36,7. Les naissances par césariennes sont plus nombreuses (79 % vs 46 %), de même que les pré-éclampsies – sans précision sur la sévérité – et les retards de croissance. En revanche, il y a autant de grossesses arrêtées avant 24 SA et de morts fœtales après 24 SA ».

 

En conclusion, « l’étude semble vouloir suggérer que la réduction embryonnaire n’entraîne pas de perte de grossesse – mais elle exclut les « pertes précoces », sans plus de précisions ». « Les grossesses gémellaires sont plus à risques. Rien de nouveau donc. La véritable question est : est-il acceptable de proposer une réduction à toutes les femmes qui portent deux embryons ? »

 

Pour aller plus loin :

Bioéthique : Des avortements pour des enfants porteurs de pathologies d’une extrême gravité ?

Un ‘syndrome post « réduction embryonnaire »’ pour les couples ?

“Les cicatrices sont profondes quand, après la FIV, les berceaux restent vides”

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Journal international de médecine, Marie Gélébart (20/11/2019)

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