Le système de santé britannique fait face à un besoin important de limiter ses dépenses. Le remboursement des FIV pour les couples infertiles ou de même sexe est une économie potentielle énorme, que les hôpitaux commencent à exploiter.
À Londres, Croydon est devenu l’année dernière le premier arrondissement londonien à arrêter le remboursement de la FIV. La décision a pour but d’économiser 836 000 £ par an. Certaines régions d’Angleterre ont fixé des conditions d’accès plus drastiques, limitant par exemple l’âge du père à 52 ans, ou réservant la FIV aux couples n’ayant pas encore d’enfant.
En théorie, toutes les femmes de moins de quarante ans essayant de concevoir depuis plus de deux ans devraient avoir droit à trois cycles de FIV remboursés par le NHS. En pratique, à peine un hôpital sur dix offre vraiment les trois cycles, la plupart n’en réalisent plus qu’un seul, « dans le cadre des réductions généralisées du NHS et du rationnement des services dans le but d’économiser de l’argent ».
Les couples aisés peuvent se tourner vers le privé, ou déménager près d’un des rares hôpitaux proposant encore les trois cycles. D’autres préfèrent se rendre à l’étranger pour avoir des FIV à moindre coût, quitte à prendre le risque d’une grossesse multiple plus dangereuse.
« Le NHS n’a pas de ressources illimitées … il y a des choix difficiles à faire », explique simplement l’organisation NHS Clinical Commissioners.
Guardian, Sarah Marsh (29/06/2018)