Les évêques français publient ”Bioéthique, propos pour un dialogue”

Publié le 5 Fév, 2009

Hier, mercredi 4 février, la Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé la sortie aujourd’hui 5 février, de l’ouvrage "Bioéthique, propos pour un dialogue" sous la signature de Mgr d’Ornellas en collaboration avec les évêques du groupe de travail sur la bioéthique. L’Eglise souhaite ainsi faire part de ses réflexions et participer aux échanges démocratiques pour la préparation de la révision des lois de bioéthique en y abordant les grands thèmes de la révision : recherche sur l’embryon et cellules souches, prélèvement et greffes d’organes et de tissus, recherche biomédicale, indisponibilité du corps humain, assistance médicale à la procréation, maternité pour autrui, tests génétiques et médecine prédictive, diagnostics prénatal et préimplantatoire.

Mgr d’Ornellas, président du groupe de travail sur la bioéthique, a affirmé lors de la conférence de presse de lancement, que "le dialogue est le meilleur moyen d’aborder des sujets importants" tout en précisant que "le dialogue ne consiste pas à arriver à un consensus mais à travailler pour confronter les intelligences, pour pouvoir progresser." Il souhaite qu’ainsi se dégage peu à peu "une voie française de la bioéthique".

Mgr Defois, membre de ce comité de travail, a rappelé que la loi a un rôle protecteur et dynamique et qu’elle doit nous aider à ne pas traiter l’être humain comme objet, de même qu’elle doit désigner l’objectif vers lequel notre société tend. Au fond, le débat de bioéthique qui anime notre société est "un moment de vérification pour savoir pourquoi nous vivons ensemble."

Xavier Lacroix, membre du comité national d’éthique, est ensuite intervenu, pour préciser deux points particuliers de vigilance : la protection de l’unité de l’être humain au cœur des débats sur l’embryon et la filiation (corps/esprit et corps/personne) et la protection  de la vulnérabilité (la qualité du sort que nous réservons aux plus faibles d’entre nous doit être notre critère pour agir, "être la voix des sans-voix"). Il a rappelé qu’aujourd’hui il y a 170 000 embryons congelés en France et que la situation de ces embryons humains est un problème insoluble. "N’est-il pas temps de remettre en cause la production d’embryons surnuméraires ?" interroge-t-il, comme l’ont fait deux pays proches l’Italie et l’Allemagne.

Dans toutes les discussions qu’il peut avoir avec des spécialistes Xavier Lacroix précise, "j’ai remarqué que même s’il y a un débat sur le statut de l’embryon, tous sont d’accord pour dire que l’embryon n’est pas une chose". Le Père Cazin, médecin spécialiste en hématologie a de son côté rappelé : "il n’y a pas un biologiste dans le monde qui dit que l’homme n’est qu’un amas de cellules."

La Conférence des évêques a annoncé l’ouverture d’un  blog, bioéthique.catholique.fr où seront disponibles des "tribunes" hebdomadaires de personnalités et où les internautes sont invités à poster questions et commentaires.

Un DVD "La vie en question" publié aussi par la CEF sera en circulation à partir du 1er mars, pour donner des éléments de réflexion et ouvrir au dialogue. Le DVD donne la parole à des scientifiques aux opinions diverses, comme Alain Fisher, Axel Kahn et Marie-Odile Rethoré, ainsi qu’à l’Eglise notamment par la voix du Cardinal Barbarin.

Enfin, répondant aux questions de l’assemblée, Mgr d’Ornellas a affirmé que les questions relatives aux sciences biomédicales ne doivent plus répondre à des logiques de parti politique, comme pour la question des immigrés. Les politiques doivent voter sur ces sujets en conscience. Le fait que le vote parlementaire soit public, est "parfois utilisé comme une arme" pour limiter la liberté du parlementaire. Or "comment être en démocratie et ne pas pouvoir voter librement ?". "A quoi servent les Etats généraux si la liberté démocratique n’est pas respectée ?", a-t-il interrogé". "Les malades, comme les immigrés, ne peuvent être les victimes de jeux politiques. Ce serait dramatique pour notre société et notre démocratie." On ne doit pas avoir peur d’être libre, la démocratie serait horrible si elle était mue par la peur. Pour sortir de cette angoisse, le dialogue est nécessaire.

Enfin à une question demandant ce qui était négociable ou non dans les positions de l’Eglise en ces matières, Mgr d’Ornellas a répondu "ce qui est non négociable c’est simple, c’est le respect du plus faible." Et il a invité les acteurs du débat politique à une prise de conscience sur le plan de la raison : " Ne nous contredisons pas". La contradiction n’est pas digne de l’esprit humain, or il y a des contradictions dans les rapports parlementaires. Là aussi l’Eglise a un rôle à jouer en aidant la levée de ces contradictions.

‘- La Vie (Claire Legros) 05/02/09 – La Croix (Frédéric Mounier & Martine de Sauto) 05/02/09 – Zenit 05/02/09

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