Les évêques de France condamnent la recherche sur l’embryon

Publié le 30 Juin, 2006

Dans une déclaration rendue publique hier, Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la conférence des évêques de France (CEF), a condamné les autorisations de recherche sur l’embryon humain délivrées par l’Agence de la biomédecine (cf. revue de presse du 22/06/06).

Il dénonce le "processus de réduction de l’embryon humain à l’état de moyen, ce qui constitue une grave transgression éthique" et rappelle que "l’embryon humain ne peut être considéré comme un simple matériau de laboratoire". L’embryon étant déjà un être humain, il n’est pas "un objet disponible pour l’homme". Comme l’avait déjà déclaré Mgr Ricard : "il n’est pas possible de décider d’un seuil au-delà duquel l’embryon serait humain et en deçà duquel il ne le serait pas".

Mgr Ricard déplore que "cette dérive vers l’instrumentalisation de l’embryon humain se trouve renforcée également par la récente décision du Parlement Européen" (cf. revue de presse du 16/06/06). Cette décision a d’ailleurs été condamnée officiellement par Mgr Elio Sgreccia, président de l’Académie pontificale pour la Vie. Il a rappelé l’article 6 de la déclaration de l’UNESCO de 2005 qui établi, à la suite de nombreux codes à caractère international comme le code de Nuremberg et le code d’Helsinki, que la recherche doit être menée avec le consentement libre et éclairé du patient et pour son bénéfice.

Mgr Ricard a rappelé que l’Eglise catholique n’est pas une "entrave à la recherche" et qu’elle encourage "d’autres modes de recherche, sans difficultés éthiques particulières" car "la science peut progresser tout en respectant pleinement la dignité humaine".

Mgr Jean Laffitte, vice-président de l’Académie pontificale pour la Vie, a déclaré : "cette mesure de l’Agence de la biomédecine est une violation des principes éthiques qui ont toujours prévalu dans le domaine de la recherche médicale, à savoir le principe qui interdit de faire prévaloir les intérêts de la recherche au détriment de la vie humaine, et le principe qui interdit de conduire des expériences sur des êtres humains incapables d’exprimer un consentement, et pour lesquels ne serait licite qu’une recherche pouvant bénéficier directement au bien du sujet soumis à l’investigation".

Par ailleurs, le Saint-Siège n’a pas hésité, lors de la session inaugurale du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU (du 19 au 30 juin 2006), à rappeler que le principe de la valeur inaliénable de la personne humaine a comme corollaire essentiel l’affirmation du droit à la vie depuis le premier moment de l’existence humaine, c’est à dire depuis la conception, jusqu’à sa fin naturelle. "Jamais un gouvernement, un groupe ou un individu ne peut s’arroger le droit de décider de la vie d’un être humain comme s’il n’était pas une personne, sauf en le rabaissant à la condition d’objet pour servir à d’autres fins, fussent-elles grandes et nobles".

 

Communiqué CEF 29/06/06 – La Croix 30/06/06 – Le Figaro (Sophie de Ravinel) 30/06/06 – L’Observatore Romano 18&27/06/06

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