Afin de « protéger les enfants contre les mutilations chimiques et chirurgicales », une ordonnance du président des Etats-Unis [1], publiée le 28 janvier 2025, interdit désormais l’administration de bloqueurs de puberté et d’hormones du sexe opposé aux enfants de moins de 19 ans. Les interventions chirurgicales de « transition de genre » sont elles aussi prohibées.
Le constat de mauvaises pratiques
Cette ordonnance fait suite au constat que, aux Etats-Unis, « des professionnels de la santé mutilent et stérilisent un nombre croissant d’enfants influençables sous prétexte radical et faux que les adultes peuvent changer le sexe d’un enfant par une série d’interventions médicales irréversibles ». « De nombreux enfants regrettent rapidement d’avoir été mutilés et commencent à comprendre la terrible tragédie qu’est le fait de ne jamais pouvoir concevoir d’enfants ou de les allaiter », souligne le texte.
Dès lors, la nouvelle politique américaine est « de ne pas financer, parrainer, promouvoir, aider ou soutenir la soi-disant “transition” d’un enfant d’un sexe à un autre, et d’appliquer rigoureusement toutes les lois qui interdisent ou limitent ces procédures destructrices et qui changent la vie » (cf. Changement de genre : une jeune Américaine porte plainte).
Par conséquent, tous les organismes bénéficiant de subventions publiques « doivent annuler ou modifier toutes les politiques qui s’appuient sur les directives du WPATH [2] ». En effet, les dernières directives recommandaient la mise en place de parcours de transition médicale pour les mineurs, et ce sans limite d’âge (cf. Changement de genre chez les mineurs : la WPATH « coupable » d’une « fraude scientifique majeure et inqualifiable »).
Prendre soin des enfants
Ces jeunes ne seront pas laissés sans soins. Au contraire, pour leur assurer des soins de qualité, le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux (HHS) doit publier dans un délai de trois mois « une revue de littérature sur les meilleures pratiques pour promouvoir la santé des enfants qui souffrent de dysphorie de genre ou autre confusion identitaire ».
Alors que, après le Royaume-Uni, les Etats-Unis s’engagent pour protéger les enfants, la France, elle, semble sur le point de prendre une voie à rebours du principe de précaution avec les prochaines recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS, cf. HAS : vers un « service public de la transition de genre » ?).
L’association Juristes pour l’enfance appelle l’autorité à « tirer toutes les conséquences des constats faits et des mesures prises au Royaume-Uni et aux Etats-Unis » et à « sortir immédiatement les mineurs de 16 et 17 ans de la population visée par le projet de Recommandations de bonnes pratiques sur le parcours de transition des personnes transgenres » [3].
Des mesures à prendre d’urgence
Juristes pour l’enfance interpelle également le gouvernement français. Elle lui demande de :
« – prendre en France des mesures pour interdire tout parcours médical dit de transition chez les mineurs et affecter les ressources nécessaires pour que ces enfants et adolescents puissent faire l’objet d’une prise en charge psychothérapeutique de qualité et sans délai pour eux et le cas échéant pour leur famille ;
– abroger la circulaire Blanquer du 29 septembre 2021, intitulée “Pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’identité de genre en milieu scolaire” (cf. Genre à l’école : le Conseil d’Etat maintient la « circulaire Blanquer ») ;
– respecter la neutralité de l’Education nationale en utilisant les noms et prénoms figurant à l’état-civil, veillant aux contenus des manuels scolaires et en garantissant des espaces d’intimité non mixtes (toilettes, vestiaires, douches, chambres dans les internats et lors des voyages de classe) ;
– retirer du programme d’éducation à la sexualité toute promotion auprès des élèves de l’idéologie du genre (cf. Education sexuelle à l’école : une place centrale pour la théorie du genre ?) ;
– respecter le Code civil qui réserve le changement de la mention du sexe à l’état-civil aux majeurs, et ne pas priver les enfants de la protection qui leur assure leur statut de minorité (cf. Genre, IVG, santé : protéger l’enfant) ».
Face à ce scandale sanitaire dénoncé de toutes parts (cf. Changement de sexe chez les enfants : « un des plus grands scandales sanitaire et éthique »; Changement de genre chez les mineurs : l’alerte de l’Académie de médecine), la France saura-t-elle prendre les mesures qui s’imposent ?
[1] White House, Protecting Children from Chemical and Surgical Mutilation (28/01/2025)
[2] Association professionnelle mondiale pour la santé des transgenres
[3] Juristes pour l’enfance, États-Unis : arrêt total des « transitions de genre » médicales chez les enfants Juristes pour l’enfance appelle solennellement la France à faire de même pour protéger les enfants (29/01/2025)