Les enjeux de la génomique

Publié le 14 Oct, 2001

La génomique ou science du génome représente un nouveau gisement de connaissance à exploiter pour le XXIème  siècle. Une nouvelle catégorie de chercheurs : les bio-informaticiens  associent leur savoir sur l’hérédité à celui de l’informatique pour avancer au plus vite dans ces recherches qui représentent un enjeux considérable. Le Figaro Magazine revient sur ces enjeux à travers l’interview de Jean-Michel Claverie, qui dirige une unité de recherche au CNRS associée à la firme Aventis. Au préalable, notons que si le génome humain a été décodé, les chercheurs à l’heure actuelle ne savent toujours pas le lire. Ils ont entre leurs mains un nouveau livre dont ils ne comprennent pas la signification. Certes on connaît le nombre approximatif de gènes : à priori 30000 si ce chiffre fait encore l’objet de débats.

Mais ce qui paraît le plus important c’est la combinaison de ces gènes entre eux. Cette identification des gènes est cependant nécessaire si l’on veut exploiter le génome pour la médecine. Cela risque d’être long et cher. Il faudra effectivement comparer le génome humain unique dont on dispose à celui d’autres animaux et d’autres hommes. La seule manière d’identifier les gènes en cause dans les maladies est d’étudier les variations individuelles. Et cela représente un chantier immense : 3,5 milliards de lettres dans le génome pouvant différer chez 6 milliards d’individus ! L’essentiel du travail repose sur l’établissement de listes de patients sur lesquels les médecins ont établi un bon diagnostic. Notons que quelques firmes privés se sont spécialisées dans cette tâche. Une fois identifiés, il faudra alors comprendre le rôle de ces gènes et pourquoi certains sont à l’origine de maladies ou sont plus ou moins tolérants à des médicaments. Les maladies seront étudiées syndrome par syndrome grâce notamment à des puces ADN qui permettent d’examiner simultanément l’expression de nombreux gènes.

D’après Jean-Michel Claverie, certains laboratoires disposeraient peut-être déjà d’informations précises sur des gènes en cause dans des maladies mais attendraient avant de publier ces résultats afin  d’avoir le temps d’élaborer de nouveaux médicament. Il précise cependant que le décryptage du génome n’entraînera pas un traitement rapide de toutes les maladies mais il souligne les progrès de la thérapie génique notamment dans le cas de l’équipe du Pr Alain Fischer. Une autre approche thérapeutique, consiste à utiliser la connaissance des gènes pour fabriquer de nouveaux médicaments. A l’heure actuelle on évalue à 3 000 le nombre de cibles génétiques pour de nouveaux médicaments, ce qui apparaît beaucoup moins important que prévu. Dorénavant la compétition semble donc lancée et ceux qui gagneront seront certainement ceux qui auront les meilleurs listes de patients, les chimistes les plus habiles à interagir avec les structures moléculaires découvertes, les théoriciens qui tireront parti de l’information génétique de la façon la plus intelligente… L’un des outils majeurs dans cette compétition demeure pour Jean-Michel Claverie : l’ordinateur.

Le Figaro Magazine 13/10/01

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