Au lendemain des nouvelles affaires portées devant la Cour de cassation, le Figaro a publié un article de Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune dénonçant le sort réservé aux enfants trisomiques.
Pour la troisième fois en un an la Cour de cassation juge « regrettable » la naissance de « certains de nos concitoyens ». Aujourd’hui les personnes concernées sont les enfants trisomiques à qui la Cour de cassation va peut-être reconnaître en plus d’un préjudice de vie un « préjudice esthétique ». Jean- Marie Le Méné met en parallèle cette discrimination physique jugée par la Cour avec les nouvelles techniques de dépistage annoncées dans Lancet, expliquant « comment on peut dépister les trisomiques grâce à leur profil. » « En associant l’examen du nez avec celui de la nuque, le périmètre crânien et la longueur du fémur, la chance augmente d’attraper les récalcitrants et de faire diminuer le « taux d’échappement » de ceux qui passent entre les mailles du filet ». Il y a des dizaines d’articles et des millions de francs chaque année consacrés au dépistage des trisomiques. Mais combien pour encourager leurs efforts, pour développer la recherche pour les soigner ? Jean-Marie Le Méné nous invite à changer de regard, à porter sur la personne handicapée un regard disposé « à envisager » la personne et non à la « dévisager ». Le visage de l’autre, quel qu’il soit nous dit « je suis là », sommes-nous capables de lui répondre autre chose que « va-t-en » ?
Le Figaro 24-25/11/01