Où en serons-nous des manipulations génétiques dans 25 ans ? Les bébés qui naîtront à cette époque seront-ils parfaits, taillés sur mesure, voire « améliorés » ? Pourront-ils voir le jour grâce à la manipulation de leurs gènes au stade de l’embryon ? Tel est l’objet de la science fiction relatée dans Le Monde du 6 août.
L’auteur relate l’histoire de Manon, qui en 2030 souhaite avoir un enfant. Une conception, qui, si elle suit les tendances déjà en cours en 2005, devrait être gérée de façon scientifique pour avoir un bébé sur mesure.
Prélèvement d’ovocytes, congélation, tri des spermatozoïdes, dépistage prénatal (un couple suffisamment négligent pour transmettre une maladie génétique à son enfant serait alors considéré comme juridiquement responsable et moralement coupable…), sélection positive (en fonction des critères choisis)…seront alors monnaie courante.
Mais on devrait pouvoir aller plus loin avec les manipulations génétiques ou les interventions « chirurgicales » sur les chromosomes. Manon pourrait alors choisir non seulement la couleur des yeux de son enfant mais aussi le doter de nouvelles facultés : force, endurance, bonne tension artérielle, sommeil régulier…. En poussant encore un peu plus loin les recherches, on pourrait introduire dans les cellules humaines des gènes animaux qui permettront de donner au bébé une vue aussi perçante qu’un aigle, l’odorat d’un chien de chasse ou la force d’un orang-outang…. Naturellement Manon pourrait choisir de placer son embryon dans un « utérus artificiel » ce qui lui éviterait les inconforts de la grossesse et de l’accouchement.
On constaterait, certes, quelques demandes hors du commun : un couple sourds-muets insisterait pour avoir un enfant qui lui ressemble…. Mais le monde entier percevrait vite les avantages de telles avancées.
Le Monde (Yves Eudes) 06/08/05