La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté mardi la requête de Natallie Evans, cette britannique de 35 ans qui se bat depuis 5 ans pour obtenir la restitution d’embryons congelés à laquelle s’oppose son ex-fiancé (cf revue de presse du 28/09/05) .
Au préalable, la jeune femme avait épuisé tous les recours possibles devant la justice de son pays. La loi britannique exige en effet que les deux parents potentiels soient consentants dans le cas de la réimplantation d’embryons congelés. Natallie Evans avait introduit une requête contre le Royaume-Uni devant la CEDH qui a demandé mardi "de garantir la conservation des embryons jusqu’à ce que l’arrêt devienne définitif ou que la Cour rende une autre décision à cet égard".
Ce procès n’est pas sans rappeler le 1er procès du genre à Maryville en 1989 (Tennesse). Une femme Mary demandait qu’on lui confie les embryons congelés qu’elle avait eus avec son mari, lequel s’opposait à cette requête. On fit appeler à la barre le généticien Jérôme Lejeune. A la question de fond posée par le juge Dale Young « Pouvez vous témoigner de l’humanité des sept embryons congelés ? », il apporta les réponses qu’offre la génétique. Le 2 septembre 1989, le juge Dale Young rendit son opinion confiant à la mère la garde temporaire de ses 7 embryons dans le but d’une implantation. Établissant pour la première fois devant une cour de justice l’humanité des embryons congelés, ce jugement reconnaissait qu’un embryon n’est pas un bien mobilier que l’on peut détruire.
"Embryon, mon amour", Céline SIORAC, coll. e/dite, février 2004.
La Croix 08/03/06 – Tf1.fr 07/03/06 –