Alors que la loi de bioéthique va souffler sa première bougie dans quelques mois, l’Agence de la biomédecine (ABM) s’intéresse, encore, au don de gamètes. Un « baromètre d’opinion » indique « 82 % des répondants se disant favorables à ce type de don », 85% pour les hommes « en âge de donner », c’est-à-dire entre 18 et 44 ans. Et « 22 % de la population considère l’accès aux origines comme un levier supplémentaire pour donner ».
Pourtant les gamètes continuent à manquer. Alors que l’ABM se félicite du « record » du don de gamètes enregistré l’année dernière : quelques 600 hommes ont donné leurs spermatozoïdes en 2021 (cf. L’ABM publie les chiffres de la « PMA pour toutes » pour 2021), « près de 6 800 nouvelles demandes de premières consultations » provenant de deux femmes ou de femmes seules ont été recensées en 2021. Si 85% des « hommes en âge de donner » sont favorables à ce don, pourquoi sont-ils finalement si peu à le faire ?
C’est que donner des gamètes, en dépit de ce qui est répété à longueur de campagnes de communication (cf. PMA : l’ABM en campagne), reste très loin d’être anodin. Donner des gamètes, c’est donner un patrimoine génétique. Une ascendance masculine à des enfants à qui on aura parfois expliqué que leur père n’existe pas. Et quand on est une femme, donner ses gamètes implique de subir un traitement médical alors même que l’on est en bonne santé. En courant un risque de la détériorer (cf. Australie : 40% d’augmentation des syndromes d’hyperstimulation ovarienne).
Pour augmenter le nombre des donneurs, l’ABM lance une nouvelle campagne « de sensibilisation » le 16 mai « Merci d’en parler ». L’Agence annonce un partenariat avec Skyrock. La cible est claire.
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