En décembre 2018 au Royaume-Uni, le NHS[1] a signé un contrat avec Amazon, autorisant l’entreprise à accéder gratuitement à des millions de données de santé. L’objectif annoncé était d’ « offrir des informations sur la santé par recherche vocale » notamment pour des personnes âgées ou aveugles. Pour Amazon, c’était un moyen de développer Alexa, son assistant vocal, le géant ayant « flairé un marché potentiel : 14% des foyers britanniques disposent de haut-parleurs à commande vocale ».
Cependant, l’association Privacy International avance que le contrat irait « beaucoup plus loin que ce qui avait été annoncé initialement » : Amazon aurait eu un accès gratuit « à des millions de données de santé » du site du NHS, mais aussi et «sans s’y limiter», à «toutes les informations sur les soins de santé, y compris les symptômes et les causes ainsi que les documents protégés par les droits d’auteur», selon les clauses du contrat. Par ailleurs, « la multinationale peut aussi utiliser le logo du ministère et avoir accès à son interface de programmation d’application (API) », Amazon a obtenu l’autorisation d’utiliser ces programmes « pour concevoir, développer, fournir et tester des produits, (…) sans que le NHS n’en tire de bénéfice ».
Si « les données de santé ne sont pas directement transmises à Amazon », le contrat lui permet de les utiliser « à des fins commerciales, et, ce, sans reverser une seule Livre Sterling au Royaume-Uni ».
Le Figaro, Clara Galtier (12/12/2019) – Capital, Sarah Ugolini (13/12/2019)