Les chimères singes-hommes des chercheurs source d’inquiétude

Publié le 23 Juin, 2020

Une étude publiée le 22 juin 2020 dans la revue Science révèle qu’une équipe de chercheurs germano-japonais[1] a introduit un gène humain, ARHGAP11B, dans le cerveau de ouistitis, pour tenter de comprendre les évolutions distinctes des lignées de l’homme et du singe.

 

Ce gène est « issu d’une mutation du gène ARHGAP11A, qui s’est produite il y a environ 1,5 million d’années le long de la ligne évolutive qui a conduit aux Néandertaliens, aux Dénisoviens et aux humains d’aujourd’hui ». Cette mutation préhistorique s’est produite lorsque la lignée de l’homme « s’est séparée de celle du chimpanzé ». Or le gène ARHGAP11B « code pour une protéine connue pour sa capacité à accroître la production de cellules souches neuronales ».

 

Le gène a été implanté chez de jeunes embryons de ouistitis. Trois évolutions majeures dans le développement cérébral des singes ont pu être constatées : une expansion du cortex, avec des néocortex plus grands et plus repliés. Or « le néocortex est cette zone plus développée chez les humains que chez les primates » et elle est « responsable des capacités cognitives complexes, telles que le langage ou le raisonnement ». Les chercheurs estiment avoir découvert « une pièce importante du puzzle de l’évolution humaine ».

 

Les embryons de ouistitis n’ont pas été menés à terme. Un des chercheurs allemands a expliqué que faire naître ces « ouistitis aurait été irresponsable, car on ne connaît pas les changements comportementaux induits par la modification du néocortex ».

 

Ce type de manipulation soulève des inquiétudes dans le monde scientifique.

 

Pour aller plus loin :

Embryons chimères animal-homme : « Ces recherches posent la question de l’avenir de notre humanité »

Chimères animal-homme : « Une folie menée au nom de la liberté de la recherche »

Des embryons chimères singe-homme créés en Chine

 


[1] Wieland Huttner et ses collègues du Max Planck Institute of Molecular Cell Biology and Genetics (MPI-CBG), basé à Dresde en Allemagne, alliés à l’Institut central pour les animaux d’expérimentation (CIEA) de Kawasaki et de l’université Keio de Tokyo, pionniers dans la génération de singes transgéniques.

Futura Santé, Céline Deluzarche (23/06/2020) – France Culture (22/06/2020)

Photo : Gary Chambers de Pixabay

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