De nombreux débats ont eu lieu récemment aux Etats-Unis, en Angleterre et en Allemagne concernant la justification d’une recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, et sur leur utilité thérapeutique pour réparer certains tissus lésés. Le problème s’est amplifié à la suite de l’identification, dans certains tissus animaux adultes, de cellules souches capables d’assurer la régénération de plusieurs organes. Ces résultats spectaculaires ont conduit à s’interroger sur l’utilité d’une recherche sur les cellules souches embryonnaires.
En effet, pourquoi faire des recherches sur les cellules souches alors qu’existent, chez l’adulte, des cellules capables d’effectuer le même travail sans avoir les difficultés éthiques liées à l’utilisation des cellules souches embryonnaires ? Dans ce cadre, le Ministre de la Recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg, a sollicité l’avis d’un groupe d’experts, sous la conduite de François Gros, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences.
Le terme de “ cellule souche ” est utilisé pour désigner une cellule qui, lorsqu’elle est placée dans un environnement tissulaire approprié, est capable de se multiplier (capacité de prolifération) et de produire des cellules spécialisées.
Le rôle des cellules souches adultes dans le traitement de certaines pathologies s’est révélé très efficace chez l’animal. Ce qui fait dire au Pr François Gros « si c’est données sont transposables à l’homme, elles pourraient inaugurer un changement considérable dans notre aptitude thérapeutique pour nombre de pathologies face auxquelles nous sommes actuellement démunis, compte tenu des limites ou des impossibilités d’une transplantation d’organes ». Cependant, la recherche sur ces cellules souches est confrontée à plusieurs obstacles : la rareté de ces cellules souches chez l’adulte, leur accès malaisé, les difficultés qui s’attachent à leur purification et leur culture. C’est pour cela, « qu’une approche fondamentale, urgente et essentielle, doit être financée en priorité » souligne le Pr François Gros
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Le rapport propose également de continuer les recherches sur les cellules souches embryonnaires dont la manipulation et les résultats sembleraient plus faciles et mieux connus. Par ailleurs les mécanismes fondamentaux qui contrôlent la programmation et la spécification d’une cellule souche embryonnaire sont proches de ceux qui contrôlent les cellules souches adultes.
Les recommandations du rapport sont donc les suivantes : établir la faisabilité d’une utilisation thérapeutique des cellules souches adultes chez l’homme, encourager les stratégies thérapeutiques existantes ou naissantes qui utilisent les cellules souches adultes, persévérer dans les travaux de recherche fondamentale sur les cellules souches embryonnaires dans un cadre éthique à définir.
Rapport « Les cellules souches adultes et leurs potentialités d’utilisation en recherche et en thérapeutique – comparaison avec les cellules souches embryonnaires » mars 2001
Le Figaro 09/03/01
