Selon le médecin italien Benedetta Foà, psychologue clinique, spécialisée dans les pathologies après avortement, psychothérapeute en formation, “il existe beaucoup de façons d’affronter la question [de l’infertilité]”, que “beaucoup de femmes vivent […] comme un deuil“.
Interviewée sur la distinction entre stérilité et infertilité, Benedetta Foà explique que la stérilité est le fait de “ne pas pouvoir concevoir” et que l’infertilité est “l’impossibilité d’aboutir à une grossesse“. L’OMS [Organisation mondiale de la santé], distingue d’ailleurs la stérilité primaire (“l’absence de grossesse après au moins 24 mois de rapport régulier“), de la stérilité secondaire (“l’impossibilité de concevoir un autre enfant après une précédente grossesse, après au moins 12 mois de rapports sexuels réguliers“), et de l’infertilité (“situation d’une femme qui arrive à avoir une grossesse mais n’arrive pas à mener une grossesse à terme“).
Elle précise que l’infertilité, qui touche environ 15 à 20% des couples, a de nombreuses raisons, qui peuvent être autant d’ordre biologique comme le mode de vie, l’usage de drogue, d’alcool, l’âge avancé, le fait d’avoir subi un avortement antérieur, que psychologique. En effet, “L’utérus peut avoir été endommagé durant l’avortement et la femme n’arrive donc pas à porter à terme les grossesses suivantes qu’elle souhaite. Mais il peut s’agir d’une infertilité secondaire, c’est-à-dire d’ordre psychologique, qui fait que la femme ne tombe pas enceinte ou n’arrive pas à porter à terme sa grossesse, même si au plan organique il n’y a pas de problème“. Dans ce dernier cas cette spécialiste insiste sur le travail avec un psychologue qui “peut être fondamental“. Travail souvent oublié au profit des fécondations in vitro : “la non réalisation de ce rêve peut être source de frustration” et “expliqu[e] en partie le boom aujourd’hui des fécondations in vitro“.
Zenit.org 27/05/2013