L’Église, la science et le respect de l’humain

Publié le 7 Avr, 2011

Dans un article publié dans Le Monde.fr, Mgr. Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris et directeur du Collège des Bernardins et le Père Brice de Malherbe, co-directeur du département d’éthique biomédicale au Collège des Bernardins reviennent sur la tribune publiée par le Pr. Marc Peschanski et Cécile Martinat dans Le Monde du 6 avril qui dénigre les catholiques, accusés de s’opposer à la science (Cf. Synthèse de presse du 06/04/11).

"Ces attaques polémiques, font-ils remarquer, contreviennent aux exigences de la rationalité. Elles sont voulues pour défendre une option de recherche qui ne fait pas l’unanimité à l’intérieur même du monde scientifique". Alain Privat et Monique Adolphe, deux chercheurs et universitaires internationalement reconnus, ont en effet réagi à la dernière annonce médiatique du Pr. Peschanski sur les résultats de ses recherches conduites sur la maladie de Steinert à partir de cellules souches embryonnaires humaines (Cf. Synthèses de presse du 01/04/11 et du 05/04/11).

Riche de l’expérience de catholiques engagés dans les secteurs du soin et de la recherche mais aussi d’une longue et importante réflexion en éthique médicale, l’Eglise catholique défend des positions mûries, toujours confrontées aux réalités humaines et aux résultats scientifiques rappellent Mgr. Beau et le Père de Malherbe. Les instances publiques ont reconnu cette expertise en sollicitant son avis dès les premiers débats de bioéthique. Affirmer que l’embryon humain est un être humain repose sur une réalité anthropologique confirmée par les données scientifiques et non une opinion. C’est pourquoi les pratiques scientifiques touchant à l’embryon humain soulèvent des questions éthiques essentielles dans lesquelles l’Eglise catholique "voit un enjeu d’humanité".  Alors que l’Eglise "encourage évidemment la science" comme l’a affirmé Jean-Paul II, les accusations de "lobbying antiscience" du Pr Peschanski et de Cécile Martinat relève du dénigrement, de même que l’imputation de mensonges à l’égard d’autres scientifiques.

Face à ce qu’elle considère comme de possibles dérives, l’Eglise catholique reste partie prenante de la réflexion collective lorsqu’elle participe au débat bioéthique.  "Elle croit que la raison humaine est capable de responsabilité éthique et de sagesse pour le bien de tous. Ses membres acceptent volontiers la confrontation avec des points de vue différents et prennent souvent l’initiative du débat. Ils n’acceptent pas en revanche d’être traités d’ennemis de la science et de menteurs". Devant des effets d’annonce calculés en plein débat parlementaire et non dénués de conséquences financières, l’Eglise catholique préfère "le dialogue, qui se refuse à tout obscurantisme, et le débat de fond, qui encourage la science sans dénier la conscience".

Le Monde.fr 08/04/11

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